Par Marion Gingras-Gagné J’ai eu la chance de découvrir Thèsez-vous assez tôt dans mon parcours académique. En 2016, j’ai participé à ma première retraite de rédaction alors que j’étais étudiante à la maîtrise. En 2018, j’ai commencé un doctorat en études littéraires à l’UQAM, au même moment où l’Espace Thèsez-vous ouvrait ses portes à Montréal – j’en suis d’ailleurs, jusqu’à ce jour, une fervente utilisatrice. Et en 2018, j’ai aussi eu la chance d’intégrer l’équipe d’animation. Depuis, j’anime tour à tour retraites de rédaction et blocs à l’Espace, et je profite des activités et des services tout en m’impliquant en retour dans l’organisme. Une pandémie qui bouscule les repères et les habitudes Comme beaucoup d’entre nous, j’ai été prise de cours lors de l’annonce du confinement en mars passé. Travailler toute seule à la maison? Je me suis vraiment demandé comment j’allais faire. Avec l’Espace et les retraites, j’étais toujours bien entourée par la communauté d’étudiant.es et voilà que je me retrouvais privée de mes espaces de travail habituels. J’avais des articles à rédiger, de la recherche à avancer et je savais que je n’avais jamais bien travaillé chez moi – d’ailleurs, des souvenirs douloureux de solitude et de procrastination me revenaient en tête et j’étais plutôt inquiète. Comme tout le monde, je pense bien, j’ai d’abord un peu paniqué, puis je me suis calmé, j’ai respiré profondément, réaménagé mon bureau de travail avec des accessoires cute et appelé en renfort mes collègues et ami.es. J’ai dû revoir ma façon de travailler, essayer de m’adapter et être plus indulgente envers moi-même. Je me suis connectée sur Facebook pour travailler avec d’autres personnes pendant plus de deux mois. Ensuite, j’ai participé et animé plusieurs retraites virtuelles pendant l’été. Avec le confinement qui s’étirait et l’été qui me disait d’aller jouer dehors, ces journées (ou demi-journées) de rédaction en ligne ont été salvatrices : elles m’ont permis d’avancer ma thèse pour vrai et de ne pas perdre pied au cœur de cette période incertaine. Si travailler avec d’autres personnes me permettait d’être plus productive et de rester motivée dans le cadre de retraites de rédaction ou à l’Espace Thèsez-vous, un même effet de solidarité s’est avéré être au rendez-vous en virtuel. En effet, me connecter en même temps que d’autres personnes qui travaillent m’a vraiment aidé à m’investir: sur zoom, il me suffisait de voir à l’écran toutes les têtes concentrées pour me donner l’élan de me mettre à la tâche! Le virtuel m’a aidée à briser l’isolement et l’impasse de la procrastination lors du confinement, et je suis désormais capable de travailler de chez moi – ce qui est, dans mon cas, rien de moins que miraculeux. Maintenant que certains cafés ont rouverts, que l’Espace Thèsez-vous accueille à nouveau des étudiant.es et qu’il est possible de travailler dans certaines bibliothèques, je me suis demandé ce que j’allais faire. Allais-je continuer à rédiger en virtuel, même si je pouvais désormais sortir de chez moi? Après réflexion, j’ai décidé de m’engager dans une cohorte virtuelle comme participante et animatrice. C’est quoi, une cohorte virtuelle? Une cohorte virtuelle, c’est un groupe de rédaction qui se réunit pour travailler ensemble, en ligne, une fois par semaine pendant quatre semaines. Par exemple, notre groupe se réunit chaque lundi pendant un mois et à chaque fois, nous faisons 6 pomodoros. La cohorte est mise en place par l’équipe de Thèsez-vous et accueille un nombre restreint de participant.es. Pourquoi s’inscrire à une cohorte virtuelle? À la différence d’un blitz virtuel, la cohorte permet d’intégrer un groupe sur plusieurs semaines, créant alors un plus grand sentiment d’appartenance. La cohorte favorise aussi les échanges entre les participant.es : pendant les pauses, on discute, on prend de nos nouvelles et on partage nos bons coups autant que les petites impasses qui minent nos journées de travail. On ne sait d’ailleurs jamais à l’avance quelle sera la constitution du groupe d’une cohorte, ce que je trouve d’autant plus stimulant. Aussi, la cohorte permet un engagement plus important au niveau de son mémoire ou de sa thèse : c’est la formule parfaite si on souhaite réaliser un objectif à moyen-long terme. D’ailleurs, plusieurs participant.es de la cohorte du lundi ont mentionné que c’était ce qui les avait incité.es à s’inscrire à l’activité: l’urgence de devoir avancer significativement un article, un chapitre, attaquer une section plus massive de leur mémoire ou thèse, faire des corrections importantes sur un essai, etc. Personnellement, la cohorte me permet surtout de bloquer du temps pour ma thèse chaque semaine et de la prioriser avant tout le reste. Elle m’amène aussi à être capable de me fixer des objectifs plus longs, mais qui demeurent réalistes. Une première expérience de cohorte La cohorte met de l’avant l’idée d’un groupe autonome autogéré. Bien sûr, j’en assure l’animation, cette fois-ci, mais je ne suis pas celle qui décide et qui gère tout. Je fais partie du groupe autant que les autres et nous sommes toutes et tous là dans le même but. Tout le monde peut amener des idées ou des propositions quant au fonctionnement du travail – c’est ainsi que nous avons, dès la première semaine, décidé de s’en tenir à l’horaire initial (c’est-à-dire de travailler 3 pomodoros en avant-midi et 3 en après-midi). Qu’est-ce que les autres participant.es de mon groupe pensent de tout ça, jusqu’à maintenant? Plusieurs m’ont dit que la cohorte les aidait à prendre un engagement, mais aussi à s’octroyer des pauses (alors que tout.e seul.e, certains n’en prennent pas et s’épuisent). Aussi, plusieurs reconnaissent les bienfaits de la pression positive des pairs, même en virtuel. Enfin, pour d’autres, la cohorte favorise un climat de confiance qui permet à tout le monde de partager ses victoires comme ses moments de découragement. On se sent soutenus et chacun.e apporte sa couleur au groupe. Pendant les pauses, on crée forcément des liens, ce qui nous a amené à même nous organiser des rendez-vous de rédaction spontanées à d’autres moments dans la semaine. La cohorte m’apporte beaucoup, ces jours-ci. J’ai l’impression que je suis soutenue et que j’avance. C’est motivant. Et je me dis qu’en diversifiant mes méthodes de rédaction, je me prépare à pouvoir rédiger malgré les tempêtes de neige, les rhumes, l’éloignement, les voyages, etc. Les services virtuels permettent en ce sens de m’adapter à certaines contraintes physiques et à mes horaires variés et/ou chargés. Finalement, ceux-ci participent directement à l’élargissement de la communauté Thèsez-vous. Comme nous ne venons pas toutes et tous de Montréal, quoi de mieux que le virtuel pour rencontrer des étudiant.es de partout au Québec? Et les prochaines cohortes ?
Au mois d'octobre, plusieurs nouvelles cohortes commenceront:
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