Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches. Catherine Voyer-Léger Étudiante à la maitrise en Lettres françaises Université d'Ottawa Retraite février 2017 En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche? Ma recherche porte sur ce qu'on appelle les métaphores d'usage, soit des métaphores qu'on utilise régulièrement, et plus précisément sur la métaphore de l'oeuvre comme bébé. C'est un réseau métaphorique qui implique l'idée d'accoucher d'un livre, de vivre un post-partum après sa publication, etc. Je m'intéresse plus particulièrement à des essais des écrivaines Hélène Cixous et Nancy Huston. Je me demande si cette métaphore qui a été utilisée par des hommes pendant des siècles a un sens différent lorsqu'elle est utilisée par des femmes. Pourquoi participer à Thèsez-vous? Je n'ai pas de difficulté à écrire, puisque c'est mon métier. Mais comme je fais une maîtrise à temps partiel, j'ai du mal à dégager du temps pour avancer ma rédaction. Thèsez-vous, c'est une façon de me donner rendez-vous avec l'écriture de mon mémoire, dans un contexte où je refuse de me faire déranger par d'autres obligations ou d'autres projets. J'aime beaucoup être entourée de gens qui sont aussi concentrés avec sérieux et qui ont envie d'entendre parler de nos processus d'écriture, un sujet dont il est difficile de parler avec les gens qui nous entourent au quotidien. Thèsez-vous a un peu changé ma vie de candidate à la maîtrise: maintenant je sais que j'y arriverai! Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour un.e étudiant.e? Je suppose que les défis sont différents pour chacun, mais dans mon cas c'est vraiment le fait d'être constamment dérangée par d'autres activités, d'autres loisirs ou d'autres travaux. Ça entraîne beaucoup de culpabilité et j'ai toujours l'impression de ne pas en faire assez tandis que dans le cadre des retraites d'écriture j'ai le sentiment de dépasser mes objectifs ce qui me donne beaucoup d'énergie. Catherine Voyer-Léger est également auteure de plusieurs ouvrages et d'un blogue, en plus de contribuer à plusieurs périodiques. Pour en savoir plus: www.cvoyerleger.com
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Je, on, nous... rédigerons à la Forêt Montmorency pour la 17e édition des retraites Thèsez-vous?4/14/2017 Su 21 au 23 avril 2017, 40 étudiant.e.s se retrouvent à la Forêt Montmorency pour rédiger ensemble, contrer la procrastination et échanger sur la (les!) réalité des étudiant.e.s aux cycles supérieurs. Cette fois-ci, pour notre atelier ExperThèse, nous avons le plaisir de recevoir Christiane Blaser, professeure à l'Université de Sherbrooke, qui abordera les façons de se manifester dans son mémoire ou sa thèse. Faut-il opter pour le je, on, nous...? Intrigué.e.s? Voici un aperçu de cet atelier. On en profite également pour souligner qu'il reste encore quelques places pour nos séances Thèsez-vous en ville du mois d'avril, ainsi que pour la dernière retraite de rédaction avant l'été (Manoir d'Youville, 19-21 juin 2017). À ne pas manquer! Résumé On pourrait penser qu’arrivés aux études graduées, les étudiants savent écrire et qu’ils n’ont plus besoin d’accompagnement sur ce plan. Erreur! Chaque nouvelle situation d’écriture – et la rédaction d’un mémoire et d’une thèse en est un bel exemple – comporte son lot de doutes, de mises en question de ses compétences à écrire, d’incertitudes… Pour être plus sûr de soi quand on rédige son mémoire ou sa thèse, mieux vaut commencer par apprendre à reconnaitre les caractéristiques de ce genre textuel : à qui s’adresse-t-on, comment doit-on se manifester (ou pas) dans sa thèse, faut-il (ou non) donner son opinion, quel vocabulaire utiliser, etc.? Christiane Blaser spécialiste de la didactique de l’écrit, est professeure-chercheuse à l’Université de Sherbrooke depuis dix ans. Elle offre depuis l’automne 2016 un cours sur les écrits universitaires aux étudiants du doctorat professionnel en éducation. Ses champs d’intérêt et de recherche sont l’appropriation des écrits dans le postsecondaire, le rapport à l’écrit des futurs enseignants du secondaire ainsi que l’enseignement et l’apprentissage de l’écrit en milieu autochtone. Une personne "phare" vers qui se tourner au fil de la rédaction d'un mémoire ou d'une thèse4/4/2017 Au fil de l'aventure Thèsez-vous?, nous rencontrons des étudiant.e.s et des chercheur.e.s qui nous partagent leur parcours, leurs préoccupations et leurs intuitions à l'égard des défis propres aux études aux cycles supérieurs. Et certain.e.s, comme Sarah Saublet, propose d'en faire un billet de blogue afin de partager cette réflexion auprès d'une communauté plus large. Bonne lecture! Le 20 décembre 2016, j’ai enfin soutenu ma thèse de doctorat. 6 ans de travail déterminé. 6 ans de doutes. Du temps et de la solitude. A la fin de la soutenance, mon directeur me pose cette question : « 6 ans après, que retire tu de positif et de négatif de ton expérience? ». Dans ma tête j’ai pensé, « Pardon? Du positif? Ose-t-il vraiment me demander quel a été le positif de cette histoire alors que tout le monde sait à quel point je suis négative? ». La question me décontenance. Je ne sais quoi dire. Le positif… En fait, j’ai un peu mal compris la question. Il ne me demandait pas de partager mes émois de doctorante. Non. En fait, ma thèse s’intéresse à la production du savoir et des connaissances. Comment un objet de recherche naît-il? Quelles conditions sociales facilitent, transforment ou influencent le savoir? Cette question appliquée à un cas brûlant de politique internationale -la sécurité environnementale- m’a permis de dévoiler quels processus de construction et de diffusion étaient à l’œuvre dans la mise en récit de la «menace» environnementale. Alors, ne suis-je pas bien placée pour répondre cette question? Dans le processus de recherche et de construction du savoir, qu’est ce qui relève d’une expérience positive ou négative? Il y a ces moments de grâce, entre 6h du matin et 9h ou tout semble possible. Des mois de procrastination dans la solitude la plus complète et, en 3h de temps, des paragraphes défilent devant mes yeux. Le clavier produit de la musique. Les oiseaux chantent avec le soleil levant. Les conditions sont réunies. 3h de retraite hors de tout. Produire des connaissances. Positif. Négatif. Devoir lire un livre qui s’appelle « Authoring a PhD » ; quitter un séminaire qui enseigne qu’un chapitre doit compter environ 8000 mots pour être « aux normes » ; avancer dans un univers de concurrence ; avancer seul. Devoir performer, contribuer de manière originale, sortir du fond obscur, comme dit Bourdieu, pour compter dans le milieu. J’aurais aimé avoir une personne « phare » vers qui me tourner. On ne peut pas toujours venir pleurer dans le bureau de son/sa directeur(rice), on se sent déjà assez mal pour ne pas ajouter à la gêne. Dans les heures les plus difficiles ou l’idée même de persévérer a quitté le navire, j’aurais eu besoin d’un soutien, d’un tuteur de thèse. Bien sûr on partage avec les amis et collègues mais nous sommes tous aveuglés par le travail et l’angoisse de ne jamais y arriver. La page blanche, la montagne à franchir, le vide post-doctoral… Consulter un tuteur avec le recul et l’expérience du parcours de rédaction m’aurait aidé. A mieux gérer l’anxiété, à comprendre la normalité du processus de rédaction, ses hauts et ses bas. Les rescapés de la rédaction sont tous de potentiels coach de thèse capables de soutenir notre volonté de persévérer. N’est-il pas temps d’en faire un métier ? * L'équipe de Thèsez-vous? travaille très fort à la mise en place de lieux fixes de rédaction en ville et nous sohaitons y réfléchir avec vous, ternir compte de vos besoins et de vos idées. Par exemple, serait-ce une bonne idée d'offrir des services de tutorat sur place pour répondre aux enjeux soulevés dans ce billet? Prenez 5 minutes pour nous faire part de vos idées par ici! Billet rédigé par Sarah Saublet, récemment diplomée d'un doctorat en sciences politiques à l'Université de Montréal. Sa thèse est intitulée " La construction de la "menace" environnementale. Une conversation entre savoir et pouvoir".
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