Si vous faites partie de la communauté Thèsez-vous, vous connaissez probablement notre grand amour pour les « tomates », qui renvoient à la fameuse technique Pomodoro. La méthode fait ses preuves depuis plusieurs années parmi nous, que ce soit en retraites, à l'Espace et dans nos services en ligne. En tant qu'étudiante au doctorat, je suis devenue une grande adepte de cette méthode, qui me procure structure, productivité et motivation, en plus de me permettre de rédiger de manière solidaire. Il est évident que les bouleversements des derniers mois nous ont obligé à revoir nos méthodes de travail. Pour ma part, j'ai dû apprivoiser le travail à la maison, et ça n'a pas été facile. Il s'est tout de même avéré que la technique Pomodoro a joué un rôle extrêmement important dans la réorganisation de mon travail, et après un an, je peux vraiment réaliser à quel point. Dans le contexte de télétravail, où les distractions pullulent, où les interruptions sont nombreuses et où l'égarement est facile, le pomodoro a été mon point d'ancrage. La technique Pomodoro, c'est quoi?
La technique Pomodoro est un outil de gestion de temps créé par Francesco Cirillo et nommé en référence au minuteur en forme de tomate utilisé pour la cuisine. Sa méthode propose de découper le temps en petites tranches plus digestes, mais aussi d'alterner le temps de travail avec des pauses - qui se révèlent nécessaires à la conservation de notre énergie et de notre motivation. Pour le travail académique, il semble être optimal d'alterner des périodes de 50 minutes de travail avec des pauses de 10 minutes, permettant alors un temps assez long adéquat à la réflexion dense. Précédemment sur le blogue, Sara nous a offert un mode d'emploi détaillé permettant de s'initier à la technique Pomodoro. Je vous invite à aller consulter son article pour tout savoir sur la méthode. Pour ma part, voici quatre raisons qui ont fait de la méthode Pomodoro une bouée de sauvetage dans la dernière année de travail à la maison. 1. De l'ordre dans de longues journées vides En n'ayant plus de rencontres de rédaction, de séminaires, d'ateliers, de blocs à l'Espace, ou rien qui organisait mon temps, je me suis retrouvée devant une longue suite de journées vides où je devais travailler, mais sans avoir de cadre. L'enjeu, avec le travail à la maison (que plusieurs d'entre vous vivent peut-être déjà, en l'absence de bureau ou d'espaces de rédaction), c'est qu'il est facile de travailler n'importe quand et n'importe comment, commençant super tard le matin et étirant les heures de travail jusqu'au soir. L'idée n'est pas d'aller contre nos préférences et nos rythmes naturels (si vous aimez travailler le soir, c'est super. Personnellement, je dors), mais plutôt de ne pas travailler sans arrêt et sans structure. La technique Pomodoro m'a aidé à me fixer des limites de temps (de départ et d'arrêt), à me construire un horaire réaliste et à me permettre, une fois 17h arrivé, de passer à autre chose sans culpabilité. Il me suffisait de découper ma journée en périodes de 50 minutes et d'être réaliste sur le nombre de pomodoros que je pouvais accomplir. Aussi, cette méthode m'a permis de mesurer ma progression. Alors qu'avant, j'avais parfois l'impression de n'avoir pas travaillé dans la journée, le nombre de pomodoros accomplis me le confirmait. 2. Un espace de concentration exempt de distractions Cette caractéristique est, je pense, la plus importante et celle qui a été la plus déterminante pour moi. Vivant en colocation, partageant mon bureau et étant très distraite par l'actualité, j'avais du mal à travailler de manière concentrée. La méthode Pomodoro est devenue un moyen de protéger mes périodes de travail. Il me suffisait d'être stricte avec moi-même et d'éteindre toutes les notifications, fermer les onglets de réseaux sociaux (voire ne même pas les ouvrir avant tard dans la journée) et d'éloigner mon téléphone pour pouvoir m'atteler à une tâche précise pour 50 minutes. C'est fou comme le fait de faire tous ces petits gestes a marqué une différence pour moi. Les pomodoros sont devenus des espaces sécuritaires exempts de distraction et de sollicitation. Et ça me laissait, par la suite, la joie d'aller sur Facebook et de scroller Instagram sans culpabilité et sans angoisse, mais seulement lorsque je n'étais pas en train de travailler. En ce sens, la technique Pomodoro m'a aussi vraiment aidé à me rendre temporairement indisponible. Il faut dire aussi qu'à force de dire explicitement à mes proches, collègues ou professeurs que je n'étais pas disponible pendant ces périodes, les attentes ont diminuées face au fait, par exemple, que je ne réponde pas à leurs courriels dans la minute (pour des exemples de courriels d'absence, voir l'article de Sara juste ici). 3. Se mettre au travail Plusieurs théoricien.nes et auteur.trices le disent (dont l'auteur prolifique Stephen King): le plus difficile, dans le travail d'écriture, est de commencer. Amorcer une réflexion, débuter l'écriture d'un paragraphe, écrire la première ligne de la journée... Me mettre au travail a longtemps été ce qui était le plus difficile pour moi. Mais il ne fallait pas chercher bien loin la raison de ma tendance à procrastiner! Les longues journées qui s'annonçaient me semblaient être des montagnes à surmonter. Maintenant, en sachant que je me mettais au travail pour 50 minutes seulement, j'arrivais enfin à commencer ma journée, sans avoir y laisser toute mon énergie. Pendant les journées plus difficiles, et surtout lorsque certaines tâches me rebutent particulièrement, je réduis même la durée des périodes de travail. L'important, c'est d'avoir devant moi un objectif accessible et suffisant petit pour avoir la force de m'y mettre. 4. Travailler facilement en groupe (virtuellement) Habituée de travailler régulièrement dans des lieux publics ou à l'Espace, je n'aurais jamais pensé que la rédaction virtuelle deviendrait mon quotidien. Or, non seulement j'anime et je participe à plusieurs services de Thèsez-vous, mais je rédige aussi presque tous les jours avec mon propre groupe de travail, quatre filles que j'adore et avec qui j'ai beaucoup d'affinité. La méthode Pomodoro nous permet d'organiser notre horaire, tout en permettant à la fois un rendez-vous quotidien, un temps de travail de qualité (avec de la motivation provenant de la saine pression du groupe) et des périodes de partage. Récemment, j'ai aussi mis en place un groupe de travail dédié spécifiquement aux étudiantes dirigées par ma directrice. En plus de créer des liens forts au sein même de ma discipline, ce rendez-vous hebdomadaire nous gardent sur la bonne voie. Pour vous dire la vérité, ça m'a pris un peu de temps à m'adapter à la méthode Pomodoro, quand j'ai commencé à aller aux activités de Thèsez-vous en 2016. Mais depuis, je n'ai cessé d'y trouver des bienfaits, et je pense vraiment qu'elle a été un atout précieux dans mon parcours académique - la diminution drastique de mon stress et de ma procrastination depuis quelques année le démontre bien. Si vous vous êtes reconnu.es dans certaines situations que j'ai décrites ici, je vous encourage à essayer cette méthode. Juste l'essayer. Prenez un minuteur, éloignez votre téléphone et... commencez. Billet de blogue rédigé par Marion Gingras-gagné
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Vous est-il déjà arrivé d'ouvrir votre ordinateur et d'être incapable de rédiger? Souffrez-vous parfois de l'angoisse de la page blanche? Avec la situation sanitaire actuelle, avez-vous mis votre projet de thèse ou de mémoire de côté pendant trop longtemps, et vous y remettre est un défi? Nous vous présentons une technique qui pourra peut-être vous aider: le free-writing. On l'a essayé, et c'est assez intéressant! Il s'agit d'une technique où, pour un temps déterminé, vous êtes invité.e à écrire tout ce qui vous vient à l'esprit, sans vous arrêter, sans vous préoccuper de la cohérence, de la syntaxe ou de la grammaire. Si cela suggère de tolérer la confusion du départ, les idées se clarifient au fil de cette écriture libre, en plus de favoriser une mise en action. Cela permet aussi d'éviter le piège de la réécriture (infinie!) d'un même paragraphe, stratégie de procrastination privilégiée par les étudiant.e.s perfectionnistes. ;) Voici les étapes à suivre pour expérimenter cette technique:
Tentez d'utiliser cette technique au début de vos séances de rédaction, peu importe si vous êtes inspiré.e ou non, particulièrement dans les phases plus angoissantes de votre rédaction. Il est également possible de débuter sa journée ainsi, peu importe si vous souhaitez entamer une séance de rédaction académique ou non. Comme toutes les techniques que nous abordons dans le blogue et lors des ateliers, le « free-writing » ne fonctionnera pas pour toutes les personnes. Tentez l'expérience, sans pression, pour voir... Et n'hésitez pas à nous faire part de vos expériences en lien avec cette technique ou toute autre stratégie expérimentée! Billet rédigé par Sara Mathieu-C., Co-fondatrice de Thèsez-vous? et Marion Gingras-Gagné
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