Dans le cadre de la 3e édition de "Thèsez-vous?", une Bourse Érudit était offerte à un ou une étudiante inscrite à un programme en sciences humaines ou sociales. Pour obtenir cette bourse, les candidat.e.s étaient invité.e.s à soumettre un court texte inspiré du thème À l'ère de Twitter et de ses 140 caractères, pourquoi se lancer dans la rédaction d'un mémoire ou d'une thèse? Nous sommes heureux de vous présenter Marie Jocya Paviel qui obtient la 2e Bourse Érudit et de publier son billet sur le Blogue Thèsez-vous, ainsi que sur le Blogue Érudit. À l’aube du XXIème siècle, notre société n’a jamais été si convaincue par l’idée que « Monsieur, Madame Tout le Monde » a un accès infini à de nombreux savoirs et connaissances. Plus encore, nous ne doutons plus que tout un chacun participe à la construction de ces savoirs, notamment grâce à l’avènement des réseaux sociaux, un des plus grands bouleversements depuis la révolution industrielle. Peut-on pour autant qualifier cette révolution d’intellectuelle ? Les sociologues et les philosophes ont fort à discuter sur la question. Dans ce contexte, une seconde question se pose : Quelle place doit-on accorder aux mécanismes de construction et de transmission des connaissances quand il ne suffit que d’un « clic » pour rédiger ou transférer une information? Les connaissances sont désormais compilées, voire marchandées, alors que des réseaux sociaux comme Twitter rende un auteur incontournable dès lors qu’il cumule plus de 100 followers pour la modique somme de 140 caractères. Si autrefois, la connaissance appartenait aux seuls érudits, elle devient aujourd’hui accessible, mais souvent réduite telle une peau de chagrin… revers d’une médaille peu reluisante d’une société dite (sur)informée. Dès lors, se lancer dans la rédaction d’un mémoire, d’une thèse, d’un article littéraire, philosophique ou scientifique s’apparente à un acte de résistance face à cette paupérisation du savoir. Explorer l’inexploré, comprendre les phénomènes qui nous entourent, remettre en question, douter, réfuter des faits établis comme le préconisait l’illustre philosophe des sciences Karl Popper, tout cela nécessite un cadre spatiotemporel qui dépasse largement celui des réseaux sociaux. Rédiger est un acte créateur et créatif, que toute personne intéressée à comprendre le monde peut réaliser. Néanmoins, participer à la construction des connaissances est un processus qui prend du temps, plus qu’un simple « clic ». Et surtout, il implique une réflexion et un jugement critique. Non pas que les réseaux sociaux soient dénués d’intérêt - accordons-leur le mérite de repousser les frontières et de connecter notre monde - mais force est de reconnaitre qu’ils alimentent une certaine uniformisation des savoirs. Cela va à l’encontre de l’idée de Progrès telle que portée par les philosophes des Lumières qui rappellent la nécessité d'adopter une approche réflexive afin de mieux comprendre et appréhender le monde qui nous entoure. Alors à nos crayons, à nos claviers, et « thèsons-nous » ! Après une première carrière dans un champ lié aux télécommunications au sein d’une compagnie privée, MARIE JOCYA PAVIEL réalise en 2008 un retour aux études. Elle obtient un baccalauréat en psychologie, puis un DESS en intervention comportementale auprès des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Elle poursuit ensuite ses études à la maitrise en éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Son mémoire porte sur le sentiment d’efficacité personnelle des enseignants du primaire qui oeuvrent auprès des élèves ayant un TSA. Elle souhaite ainsi soutenir la pratique enseignante auprès de cette clientèle et contribuer à l’avancement des connaissances en ce sens. Parallèlement, Marie Jocya Paviel est chargée de cours à la faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM. Elle est également maman de deux jeunes adultes qui poursuivent actuellement leurs études au collégial.
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Chaque automne, Matthew Might explique à une nouvelle cohorte d'étudiant.es qu'est-ce que le doctorat. Avec les années, il a constaté qu'il était difficile de décrire ce processus avec des mots, il s'est donc tourné vers l'illustration. Et il a gentiment accepté que nous traduisions The illustrated guide to a Ph.D. pour la communauté Thèsez-vous?. Enjoy! Imaginez un cercle qui contient toute la connaissance humaine... Au moment où vous avez terminé l'école primaire, vous en connaissez un peu. Au moment où vous avez terminé l'école secondaire, vous en savez un peu plus. Avec un diplôme de baccalauréat, vous gagnez une spécialité. Une maitrise vous permet d'approfondir cette spécialité. Au fil des lectures, vous arrivez à la limite de la connaissance humaine dans ce domaine. Une fois que vous êtes à la limite, vous vous concentrez... Vous poussez alors la limite pendant quelques années... Jusqu'à ce qu'un jour, cette limite cède! Et, cette brèche dont vous êtes responsable, c'est ce qu'on nomme "doctorat". À partir de ce moment, le monde vous apparait tout à fait différent. Sans oublier de re-situer cette petite brèche dans son ensemble... ...Keep pushing! En développant Thèsez-vous?, nous avons opté pour une formule interdisciplinaire et interuniversitaire. Pour nous, c'est une façon de garder en tête cette vision d'ensemble et d'être confronté à une diversité de perspectives. Qu'en pensez-vous? * Nous tenons à remercier Matt Might pour sa générosité et ses bons mots à propos de notre initiative. Matt Might est actuellement en sabbatique à la Havard Medical School et professeur en Computer Science à la University of Utah. Il est l'auteur du The Illustrated Guide to a Ph.D., dont le partage est autorisé selon des termes Creative Commons. Billet rédigé par Sara Mathieu-C., Co-fondatrice de Thèsez-vous? Candidate au doctorat en psychopédagogie à l'Université de Montréal Si les étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs développent un certain talent pour discuter et justifier leur projet de recherche, il est plus rare qu'on les questionne sur leur conception de la "recherche" comme telle. Pourtant, n'est-ce pas une question fondamentale lorsque l'on s'embarque dans un mémoire ou une thèse? Des chercheurs de Finlande ont exploré ce thème auprès d'une trentaine de doctorants pour constater une intéressante variation entre la façon dont ces derniers décrivent et vivent la "recherche" dans le cadre de leurs études. Différentes conceptions ont émergé...
Fait intéressant: cette diversité de conceptions s'explique notamment par le fait d'être davantage intéressé par le processus vs les résultats, ainsi que par le fait d'être motivé par l'atteinte d'objectifs personnels vs communautaires. Et vous, la "recherche" vous la percevez comment? Pour lire l'article complet: Stubba, J., Pyhältö, K., & Lonka, K. (2014). Conceptions of research: The doctoral student experience in three domains. Studies in Higher Education,39(2), 251–264 Billet rédigé par Sara Mathieu-C., Co-fondatrice de Thèsez-vous? Candidate au doctorat en psychopédagogie à l'Université de Montréal Dans le cadre de la 2e édition de "Thèsez-vous?", une Bourse Érudit était offerte à un ou une étudiante inscrite à un programme en sciences humaines ou sociales. Pour obtenir cette bourse, les candidat.e.s étaient invité.e.s à soumettre un court texte inspiré du thème "Rédiger pour être lu: un défi pour les étudiant.e.s aux cycles supérieurs". Nous sommes heureux de vous présenter Anaïs Détolle, qui obtient la toute première Bourse Érudit et de publier son billet "Écrire pour être lu ou se faire lire pour écrire?" sur le Blogue Thèsez-vous, ainsi que sur le Blogue Érudit. ÉCRIRE POUR ÊTRE LU OU SE FAIRE LIRE POUR ÉCRIRE? Dans le processus d’écriture d’une thèse doctorale, c’est la promesse de l’altérité qui permet l’écriture et non pas l’écriture qui permet la lecture. La relation entre l’écrivaine et le lectorat est donc, à mon sens, une dynamique inverse de celle qui est généralement imaginée. Si une thèse doctorale est écrite pour être lue, pour qui et comment l’est-elle? Alors qu’à la maîtrise, il s’agissait de dresser un portrait assez complet d’une situation circonscrite comme, par exemple, les habitudes alimentaires en Provence (1), l’écriture linéaire est appropriée et la rédaction en continue est possible. Au doctorat, cela est utopique. Trop de voix cherchent à se faire entendre de concert pour prendre part à ce texte qui se veut une contribution à la science. Le dialogue constant qui s’installe dans la tête de la thésarde est peuplé par plusieurs protagonistes. Il y a tout d’abord les théoriciens qui se déchirent à vouloir s’approprier les données empiriques. Il y a ensuite les acteurs du terrain qui sont au centre de la recherche et doivent y rester. Il y a par ailleurs les apports de la littérature historique, politique et sociologique qui participent à la mise en place de l’hypothèse et de la question de recherche. Il y a enfin l’auditoire imaginé : le comité de doctorat formé, parfois, de chercheurs provenant d’horizons si différents qu’il est difficile de les réconcilier et les acteurs du terrains vers qui ce travail est effectivement dirigé. La rédaction d’une thèse est donc une grande discussion (quasi-schizotique) entre tous ces acteurs qui ont comme chef d’orchestre la doctorante ci-écrivant. Afin de faciliter ce travail de maestra, une stratégie s’offre à nous : régulièrement se lancer des défis tels que préparer des conférences et écrire pour le monde académique, mais aussi, et surtout, pour le grand public. Cela nous force en effet à vulgariser notre recherche et permet ainsi d’harmoniser, pour un temps, les différentes voix doctorales. Cet exercice de vulgarisation est aussi, à mon sens, une manière de redonner au suivant. Il est donc au centre de mes propres préoccupations académiques. (2,3,4) (1) https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/3517 (2) http://histoireplateau.org/bulletins/premieres_pages/pdf/printemps2014p1.pdf (3) http://revueliberte.ca/content/anais-detolle (4)http://ici.radio-canada.ca/emissions/bien_dans_son_assiette/2014-2015/chronique.asp?idChronique=376586 ANAÏS DETOLLE est doctorante en Analyse socio-culturelle à l'Université Concordia. Elle croit en la justice sociale et en l'activisme positif, des valeurs qu'elle transmet à sa fille de cinq ans. Dans le cadre de son doctorat, elle s’intéresse à la nature socioculturelle des produits du terroir québécois. Le cidre de glace est son étude de cas. À ce jour, ses résultats montrent que la définition du terroir est incomplète et occulte les compétences sociopolitiques des acteurs. Car si le cidre de glace est effectivement un produit du terroir (malgré sa relative jeunesse), il est surtout un produit politique qui a contribué à changer le système alimentaire québécois dans son ensemble. Vous êtes à la fin de votre maîtrise, de votre doctorat, ou de votre postdoctorat et vous voulez présenter les résultats de vos recherches au reste de la communauté scientifique? Vous souhaitez faire une communication dans le cadre du prochain Congrès de l’Acfas mais elle ne peut être incluse au sein d’un colloque? Le volet des communications libres est la solution toute indiquée pour vous!
Les 900 communications individuelles, proposées chaque année par des chercheurs débutants ou expérimentés dans l’un des 40 domaines de recherche figurant au programme, sont regroupées en sessions thématiques afin de maximiser vos possibilités d'échanges avec vos pairs. Profitez à votre tour de cette occasion pour participer au plus grand rassemblement francophone du savoir. Vous avez jusqu’au lundi 23 novembre 2015 pour soumettre votre proposition de communication libre au 84e Congrès de l’Acfas, qui se déroulera du 9 au 13 mai 2016 à l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Le slogan de cette nouvelle édition étant « Points de rencontre », le comité organisateur invite les artisans de la recherche à créer des ponts entre les universités et leurs milieux, entre la recherche et la responsabilité, entre l’imagination et l’innovation. Pour plus de renseignements, contactez l’équipe du congrès. Source: Extrait du site de l'ACFAS |
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