Le travail de rédaction... De nombreuses heures, parfois bien stressantes, passées en position assise, avec une sollicitation intellectuelle importante. Avez-vous déjà réfléchi à votre consommation alimentaire durant ces périodes et constaté que vous mangiez plus qu'à l'habitude? Ce ne serait pas un hasard! Plusieurs travaux suggèrent que le travail mental et/ou le stress lié à ce dernier seraient associés à une ingestion calorique plus importante, et ce, même si la dépense calorique associée au travail mental n’est pas significativement plus élevée qu’au repos. Outre l’effet compensateur ou consolateur que peut procurer la nourriture face à un stress émotionnel relié à une tâche mentale, il est suggéré que le travail mental produise lui-même des effets physiologiques promouvant une balance énergétique positive. Les mécanismes précis sont encore mal connus, mais les variations de la glycémie observées durant des conditions de travail mental (rappelons que le cerveau carbure au glucose) pourraient expliquer, en partie, l'ingestion calorique plus élevée. À long terme, le travail mental pourrait donc être une condition favorable à un gain de poids. Comment remédier à cette problématique? En bougeant! En plus d’engendrer une dépense énergétique, l’activité physique peut avoir un impact sur la consommation alimentaire post-exercice et les sensations liées à l’appétit. En effet, un effet "coupe-faim" de l’activité physique a été observé dans plusieurs études, ceci étant notamment associé à une réduction des taux circulants de ghreline acylée, une hormone favorisant l’appétit. Dans le cadre de mon projet de maîtrise, nous avons testé l'impact sur le bilan énergétique de l'introduction d'une pause d'activité physique et d'une pause de relaxation entre un travail mental et un repas. Les participants sont venus à trois reprises au laboratoire et nous avons mesuré leur dépense énergétique lors de différentes tâches (exercice, relaxation, travail mental). Suite à la réalisation de ces tâches, les sujets ont été exposés à un buffet où ils mangeaient tout ce qu’ils voulaient à volonté. Leur ingestion calorique a été aussi calculée. Les résultats démontrent qu’une période d’activité physique de 30 minutes à une intensité modérée (70% FCmax) est largement suffisante pour compenser pour les calories en extra ingérées suite au travail mental stressant. La période de relaxation, quant à elle, n'a pas permis de réduire l'ingestion calorique lors du repas. Conclusion: essayez d'intégrer une période d'activité physique d'une trentaine de minutes ou plus lors de vos journées de travail mental (et idéalement les autres jours aussi!). Non seulement vous contribuerez au maintien d'un poids corporel sain, mais votre concentration et votre niveau de stress en seront positivement affectés! Billet rédigé par une blogueuse invitée, Valérie Lemay., kinésiologue, candidate au doctorat en sciences de l'activité physique, Université e Montréal. Les travaux de recherche ont également fait l'objet d'un article dans La Presse, le 23 mars 2016.
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Dans le cadre de la 3e édition de "Thèsez-vous?", une Bourse Érudit était offerte à un ou une étudiante inscrite à un programme en sciences humaines ou sociales. Pour obtenir cette bourse, les candidat.e.s étaient invité.e.s à soumettre un court texte inspiré du thème À l'ère de Twitter et de ses 140 caractères, pourquoi se lancer dans la rédaction d'un mémoire ou d'une thèse? Nous sommes heureux de vous présenter Marie Jocya Paviel qui obtient la 2e Bourse Érudit et de publier son billet sur le Blogue Thèsez-vous, ainsi que sur le Blogue Érudit. À l’aube du XXIème siècle, notre société n’a jamais été si convaincue par l’idée que « Monsieur, Madame Tout le Monde » a un accès infini à de nombreux savoirs et connaissances. Plus encore, nous ne doutons plus que tout un chacun participe à la construction de ces savoirs, notamment grâce à l’avènement des réseaux sociaux, un des plus grands bouleversements depuis la révolution industrielle. Peut-on pour autant qualifier cette révolution d’intellectuelle ? Les sociologues et les philosophes ont fort à discuter sur la question. Dans ce contexte, une seconde question se pose : Quelle place doit-on accorder aux mécanismes de construction et de transmission des connaissances quand il ne suffit que d’un « clic » pour rédiger ou transférer une information? Les connaissances sont désormais compilées, voire marchandées, alors que des réseaux sociaux comme Twitter rende un auteur incontournable dès lors qu’il cumule plus de 100 followers pour la modique somme de 140 caractères. Si autrefois, la connaissance appartenait aux seuls érudits, elle devient aujourd’hui accessible, mais souvent réduite telle une peau de chagrin… revers d’une médaille peu reluisante d’une société dite (sur)informée. Dès lors, se lancer dans la rédaction d’un mémoire, d’une thèse, d’un article littéraire, philosophique ou scientifique s’apparente à un acte de résistance face à cette paupérisation du savoir. Explorer l’inexploré, comprendre les phénomènes qui nous entourent, remettre en question, douter, réfuter des faits établis comme le préconisait l’illustre philosophe des sciences Karl Popper, tout cela nécessite un cadre spatiotemporel qui dépasse largement celui des réseaux sociaux. Rédiger est un acte créateur et créatif, que toute personne intéressée à comprendre le monde peut réaliser. Néanmoins, participer à la construction des connaissances est un processus qui prend du temps, plus qu’un simple « clic ». Et surtout, il implique une réflexion et un jugement critique. Non pas que les réseaux sociaux soient dénués d’intérêt - accordons-leur le mérite de repousser les frontières et de connecter notre monde - mais force est de reconnaitre qu’ils alimentent une certaine uniformisation des savoirs. Cela va à l’encontre de l’idée de Progrès telle que portée par les philosophes des Lumières qui rappellent la nécessité d'adopter une approche réflexive afin de mieux comprendre et appréhender le monde qui nous entoure. Alors à nos crayons, à nos claviers, et « thèsons-nous » ! Après une première carrière dans un champ lié aux télécommunications au sein d’une compagnie privée, MARIE JOCYA PAVIEL réalise en 2008 un retour aux études. Elle obtient un baccalauréat en psychologie, puis un DESS en intervention comportementale auprès des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Elle poursuit ensuite ses études à la maitrise en éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Son mémoire porte sur le sentiment d’efficacité personnelle des enseignants du primaire qui oeuvrent auprès des élèves ayant un TSA. Elle souhaite ainsi soutenir la pratique enseignante auprès de cette clientèle et contribuer à l’avancement des connaissances en ce sens. Parallèlement, Marie Jocya Paviel est chargée de cours à la faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM. Elle est également maman de deux jeunes adultes qui poursuivent actuellement leurs études au collégial. Si les étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs développent un certain talent pour discuter et justifier leur projet de recherche, il est plus rare qu'on les questionne sur leur conception de la "recherche" comme telle. Pourtant, n'est-ce pas une question fondamentale lorsque l'on s'embarque dans un mémoire ou une thèse? Des chercheurs de Finlande ont exploré ce thème auprès d'une trentaine de doctorants pour constater une intéressante variation entre la façon dont ces derniers décrivent et vivent la "recherche" dans le cadre de leurs études. Différentes conceptions ont émergé...
Fait intéressant: cette diversité de conceptions s'explique notamment par le fait d'être davantage intéressé par le processus vs les résultats, ainsi que par le fait d'être motivé par l'atteinte d'objectifs personnels vs communautaires. Et vous, la "recherche" vous la percevez comment? Pour lire l'article complet: Stubba, J., Pyhältö, K., & Lonka, K. (2014). Conceptions of research: The doctoral student experience in three domains. Studies in Higher Education,39(2), 251–264 Billet rédigé par Sara Mathieu-C., Co-fondatrice de Thèsez-vous? Candidate au doctorat en psychopédagogie à l'Université de Montréal |
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