Lors des études aux cycles supérieurs, une multitude d’opportunités sont offertes aux étudiants. Une (forte) pression de participation à diverses activités académiques mène les étudiant.e.s à s’impliquer notamment dans le milieu universitaire ou dans le milieu de la pratique et à collaborer au sein de plusieurs projets de recherche en tant qu’assistant.e.s de recherche. L’assistanat de recherche est certes une belle façon de développer ses aptitudes et compétences en tant que chercheur.e, mais cette tâche ne doit pas prendre toute la place au détriment de l’avancement des études de l’étudiant.e. Souhaitant regrouper nos expériences en tant qu’assistant.e.s de recherche, nous avons présenté une conférence prenant la forme d’un petit guide de survie relatif à l’assistanat de recherche*. Les discussions qui ont suivi la conférence laissent croire qu’une attention doit être accordée à cette thématique et c’est pourquoi nous souhaitons, à travers cet écrit, aborder une réflexion s’articulant autour de quatre questions. Pourquoi «assister la recherche»? Avant même de se questionner sur l’arrimage des tâches d’assistanat de recherche et celles liées à son propre projet de recherche, il importe de souligner la pertinence d’être assistant.e de recherche. Nous soulevons trois avantages à l’assistanat de recherche: 1. Permet de former à la recherche, par la recherche (Conseil supérieur de l’éducation [CSE], 2010) Certaines connaissances, compétences et aptitudes liées à la recherche sont peu (ou pas!) abordées au sein des cours et activités formalisées par les programmes universitaires. Les différentes tâches d’assistanat et les rencontres d’équipe permettent une initiation à la recherche scientifique et le développement de l’esprit critique. Par exemple, cela contribue à notre compréhension des différentes tâches qui incombent aux professeur.e.s. 2. Donne accès à une formation variée (CSE, 2010) La variété des tâches associées à l’assistanat de recherche permet de développer la connaissance de cadre théorique divers, des compétences méthodologiques et des compétences d’analyse qui débordent du cadre du projet de recherche de l’étudiant.e et qui permettent son avancement. De plus, différentes opportunités découlent de l’assistanat de recherche comme des publications, des communications et l’organisation d’évènements. 3. Permet de créer un réseau académique et professionnel Des collaborations avec des chercheur.e.s, d’autres étudiant.e.s ou encore des milieux de la pratique peuvent être établies. Selon Gemme et Gingras (2006), cette socialisation avec le monde de la recherche constitue un facteur favorisant la réussite des études supérieures. Comment accéder à l’assistanat de recherche? Connaissant les avantages de l’assistanat de recherche, il est normal de se questionner sur la manière d’y accéder. Souvent, les premiers contrats d’assistanat de recherche sont proposés par le comité de direction. Toutefois, il existe des bienfaits à la collaboration avec d’autres professeur.e.s et d’autres équipes de recherche. Cela permet de découvrir de nouvelles façons de faire ou même de nouveaux domaines de recherche. Cela dit, ce choix est souvent à discuter avec attention auprès du comité de direction. Le réseau professionnel, l’affichage, les invitations par courriel, les babillards dans les départements, les sites Internet des équipes de recherche et les contacts du comité de direction sont les meilleurs canaux pour connaître les offres disponibles. Il ne faut pas oublier que des opportunités de travail et des besoins, il y en a! Cela peut d’ailleurs soulever des questionnements au regard de l’équilibre entre le travail d’assistanat, et la réalisation de sa propre recherche. Comment concilier l’assistanat de recherche et l’avancement des études? La direction de recherche représente également, dans de nombreux cas, la personne qui nous embauche pour un travail d’assistanat. Considérant que la direction est une personne en position d'autorité par rapport à l'étudiant.e, le dédoublement des rôles risque d'augmenter les possibilités de tensions. Dans certains cas, la pression pour avancer des projets de recherche nuisent à l’avancement de la recherche de l’étudiant.e. Voici quelques conseils pour établir un équilibre entre les deux sphères:
Comment agir sur la structure de l’encadrement en tant qu’assistant.e? Bégin (2018) propose un modèle de niveaux d’encadrement aux cycles supérieurs. Sans trop s’attarder sur tous les niveaux d’encadrement, il est possible de souligner que dans le cadre d’assistanat le niveau attendu est plutôt de type directif où l’aspect structurant est plus présent, mais dans lequel l’aspect relationnel serait moins présent que dans une relation direction-étudiant.e. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une relation de travail. Une réflexion en amont sur les actions et les modalités facilite la relation qui s’établit souvent pour une longue période. 1. Aborder les attentes mutuelles formelles (préférablement) ou informelles dès le début du contrat
2. Établir un calendrier de rencontres
3. Spécifier les modalités de travail au sein de l’équipe de recherche
En somme, l’assistanat de recherche contribue pleinement à la formation professionnelle et doit être envisagé de manière positive dans le parcours des étudiant.e.s. Ce billet de blogue offre d’ailleurs quelques pistes afin d’assurer un bon équilibre entre ces opportunités incontestables de formation et l’avancement des études supérieures.
*Ce billet de blogue fait suite à la présentation de Pierre-Luc Fillion (UQTR), Marie-eve Gadbois (UQAM) et Myriam Villeneuve-Lapointe (UQO) L’assistanat de recherche: petit guide de survie présentée à l’Université du Québec à Trois-Rivières dans le cadre du CAPREC (Colloque annuel pour la promotion de la recherche étudiante du CRIFPE) le 3 novembre 2018. Bégin, C. (2018). Encadrer aux cycles supérieurs: étapes, problèmes et interventions. Québec: Presses de l’Université du Québec. Conseil supérieur de l’Éducation (CSE). (2010). Pour une vision actualisée des formations universitaires aux cycles supérieurs. Repéré de https://www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/Avis/50-0474.pdf Gemme, B. et Gingras, Y. (2006). Les facteurs de satisfaction et d’insatisfaction aux cycles supérieurs dans les universités québécoises francophones. Revue canadienne d’enseignement supérieur, 36 (2), 23-45. Lambert-Chan, M. (2012). Petit guide de survie des étudiants. Montréal: Presses de l’Université de Montréal.
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