Inspirée par la lecture du petit ouvrage "Solving the procrastination puzzle" de Timothy A. Pychyl, j'ai pensé qu'il serait intéressant d'aborder certaines pensées persistantes qui ont tendance à provoquer le report de notre rédaction. Un peu comme un "snooze mental" pernicieux, dont il est difficile de se débarrasser. Un des concepts clés de l'ouvrage de Pychyl est la prévision affective. C'est un réflexe qui mène à prendre des décisions basées sur une évaluation trop enthousiaste de son état futur. Selon l'auteur (et beaucoup d'écrits en sciences cognitives), nous aurions tendance à sous-évaluer l'effet des émotions qui surviendront dans une situation future (focalism), en plus d'allouer une trop grande importance aux émotions actuelles dans les choix à propos d'actions qui ont une incidence sur ce futur (presentism). Si on applique ces biais à la rédaction, cela donne quelque chose comme "Je me sens trop démotivée et trop peu inspirée pour rédiger maintenant. Demain, je me lèverai tôt, j'aurai plus d'énergie pour terminer cette section à envoyer d'ici vendredi." Autrement dit, notre lecture du futur est irrationnelle et guidée par des pensées qui nous rassurent face à notre état actuel (et notre envie de prendre ça doux). Dans les faits, si on ne change rien à la situation, il y a des risques qu'on ne se sente pas plus motivé.e le lendemain matin. De plus, il n'est pas essentiel d'être motivé.e ou inspiré.e pour s'y mettre, il faut juste s'y mettre. Une des idées phares défendues par Pychyl est que notre attitude tend à être modifiée par le comportement, et non l'inverse. Autrement dit, c'est une bonne idée de se mettre à rédiger pour entrainer des émotions positives comme la satisfaction, le sentiment de compétence et même... l'inspiration! Un des défis est d'apprivoiser le moment transitoire (et avouons-le, un peu douloureux) qui entoure la mise en action. D'ailleurs, s'il y a des leçons à tirer du succès des retraites Thèsez-vous, c'est notamment l'effet de l'horaire structuré et de l'animation sur ces biais. Quand on participe à une activité de rédaction structurée et collective, on laisse à un tiers la décision de commencer à rédiger. Il n'est plus question de prendre la décision ou d'attendre l'inspiration, on s'y met, ensemble, c'est tout ;) Je vous invite aussi à porter une attention particulière aux pensées persistantes telles que "Je travaille mieux sous pression", "Il me reste encore beaucoup de temps", "Je mettrai quelques heures après le souper" qui justifient de privilégier d'autres dossiers plutôt que la rédaction. À cet égard, Pychyl propose de se créer des phrases automatiques pour contre-carrer ces pensées lorsqu'elles surgissent, qui prennent la forme de SI [pensée qui justifie la procrastination], ALORS [stratégie de mise en action]. Par exemple: "SI je ressens le besoin de vider ma boite de courriels, ALORS je pars un chronomètre pour un 50 minutes sans distraction (notifications éteintes)"; "SI je me dis qu'une enième douche m'aiderait à y voir plus clair; ALORS je m'offre 5 minutes d'écriture libre pour faire le point sur mon intention d'écriture"; "SI j'ai envie de snoozer (encore!); ALORS je prévois une séance de rédaction collective avec un.e. collègue en matinée". Attention, ce sont de petits trucs, pas une formule magique pour l'ensemble de votre démarche, encore moins une solution pour pallier à une situation matérielle difficile ou une direction absente. Cela dit, il est bon de tester ce genre de stratégies qui aident à déjouer la procrastination, ici et là, si ce n'est qu'en partageant le fardeau des petites décisions quotidiennes avec d'autres personnes qui vivent des défis similaires. Et si vous sentez que vous avez besoin d'un petit coup de pouce pour y arriver, n'hésitez pas à vous inscrire à une des activités Thèsez-vous. Par exemple, la formule des cohortes tomatinales est pensée précisément pour déjouer le snooze et faciliter la priorisation de la rédaction en début de journée, en début de semaine. Un petit billet de Sara Mathieu-C., cofondatrice de Thèsez-vous
Rédigé en janvier 2021, mis à jour le 13 juillet 2023.
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Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches. Camille Guilleux Docteure ingénieure Chimie, analyse et environnement Institut national de la recherche scientifique (INRS) Retraite février 2017 En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche?
Mon projet de recherche portait sur la prise en charge de l'argent dissous et nanoparticulaire par des liposomes et une chaîne trophique simple. Le but était de déterminer comment les nanoparticules d'argent et l'argent dissous qui s'en libère pourraient interagir avec les organismes aquatiques, une fois rejetés dans l'environnement, et en particulier si une simple diffusion passive à travers la membrane cellulaire pourrait être possible, ce qui pourrait potentiellement entraîner des effets toxiques plus importants. Pourquoi participer à Thèsez-vous? J'ai choisi de participer à Thèsez-vous car j'avais du mal, seule, à trouver la motivation et la rigueur nécessaires à un bon travail de rédaction. Le quotidien prenait souvent le dessus et les sources de divertissement étaient trop nombreuses. Ces trois jours intensifs, souvent loin de chez moi, étaient organisés de manière à ce que je n'ai à me soucier de rien d'autre que de ma rédaction, pas de repas à préparer, pas d'épicerie à faire et un cadre parfait, en pleine nature, favorisant une espèce de calme et de réflexion intérieure, difficile à reproduire à la maison. Enfin, le fait de travailler à plusieurs, dans la même pièce, aux mêmes heures, de vivre la même chose et de pouvoir partager nos expériences, créait un esprit de groupe super agréable et motivant. Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour un.e étudiant.e? Je pense que nous sommes confrontés aux mêmes problématiques que n'importe quel autre auteur : syndrome de la page blanche, manque de motivation, parfois de rigueur, d'organisation. C'est un travail de longue haleine, et on se met souvent la pression parce qu'on n'arrive pas à être efficace tout le temps, et on oublie parfois qu'on a besoin de pauses pour retrouver l'inspiration. Comme la saison estivale est une période où le travail à l’ordinateur est moins attrayant, voici quelques constats et conseils qui permettent d’entrevoir que rédiger l’été peut être profitable et plus agréable... Pour la plupart d'entre nous, le nombre de cours, d’engagements et de rencontres est réduit, allégeant l’agenda et permettant un horaire de travail plus souple et modulable. Le piège: inscrire que vous allez rédiger tous les jours dans cet agenda allégé...
Le nombre de sollicitations et de courriels est aussi diminué. En comparaison avec d’autres périodes de l’année, nous retrouvons (enfin!) un peu de temps pour nous.
Après avoir constaté que vous étiez très productif.ve lors des retraites Thèsez-vous?, vous êtes déçu.e qu’il n’y en ait pas avant l'automne 2018 (on vous prépare toute une saison 2018-19)…
À noter: Si ce n'est pas déjà fait, on vous invite à expérimenter la formule Pomodoro pour vos séances de rédaction. Cette technique permet de maintenir un niveau de concentration et de productivité pendant de longues périodes, tout en structurant les pauses (s’en permettre suffisamment, sans débordement). Peu importe où vous vous retrouverez cet été, dans un café, sur une plage (pourquoi pas!), dans une bibliothèque, dans votre cour arrière, n’hésitez pas à inviter d'autres étudiant.e.s à se joindre à vous. Il s'agit de créer des moments de co-pratique où vous tirez un maximum de l'énergie du groupe. Faites-nous confiance, ça fonctionne! Enfin, vous êtes plusieurs à mettre des photos de vos séances de rédaction et de vos « retraites maison » en ligne, on adore ça! Ça inspire même quelques débordements graphiques et autres démonstrations d’humour académique, notamment... Billet rédigé par Marie-eve Gadbois, étudiante au doctorat en sciences de l'éducation à l'UQAM et
membre de l'équipe Thèsez-vous?. NB. Il s'agit d'une mise à jour d'un billet diffusé une première fois en juillet 2017. Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches. En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche? Mon projet porte sur les perceptions qu’entretiennent les planificateurs à propos du cyclisme. J’explore les effets possibles de ces perceptions sur le type d’aménagements cyclables qui sont proposés dans les milieux périurbains et régionaux du Québec. Pourquoi participer à Thèsez-vous? La participation à Thèsez-vous me permet de me fixer un objectif à atteindre dans un délai donné. Dans les semaines qui précèdent la retraite, je suis remplie de motivation et je mets tout en place pour préparer mon séjour de façon à ce qu’il soit le plus efficace possible. Au-delà du travail, j’ai découvert avec Thèsez-vous une communauté d’échange et de partage très dynamique. Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour un.e étudiant.e? Quand on rédige, on traverse plusieurs périodes creuses et je crois que le plus gros défi dans ces moments est de rester constant malgré le manque de motivation et les difficultés rencontrées. Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches. En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche? Je m’intéresse à l’expérience de la non-maternité. Ma thèse porte plus précisément sur les parcours de vie des femmes québécoises issues de la génération du baby-boom qui n’ont pas eu d’enfant. Elles sont proportionnellement très nombreuses au Québec, mais on ne le sait pas nécessairement ! Leur invisibilité sociale me motive beaucoup à comprendre et faire connaître les parcours particuliers de ces femmes qui ont construit leur vie familiale, conjugale et professionnelle à l’extérieur de l’expérience de la maternité. Pourquoi participer à Thèsez-vous? J’ai deux enfants et ma vie familiale me demande beaucoup de temps ! La retraite me permet de prendre trois jours uniquement pour mon projet de recherche. Il s’agit d’une opportunité (rare) de rédiger une section particulière de la thèse qui demande une concentration plus soutenue. Thèsez-vous facilite selon moi la mise-en-place d’un cadre créateur et inspirant pour les dernières phases du parcours doctoral. Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour un.e étudiant.e? La concentration et le respect des objectifs. La vie de doctorant.e demande nécessairement de conjuguer plusieurs projets à la fois : travail sur la thèse, contrats de recherche, enseignement, activités de réseautage, organisation de colloques scientifiques, etc. À ces activités s’ajoutent le temps et l’énergie investis dans les projets personnels, la vie familiale et conjugale. On compare souvent le doctorat à un marathon et je trouve que cette analogie est plutôt juste. Le plus important pour franchir la ligne d’arrivée est de garder la concentration et de respecter les dizaines (les centaines ?) de petits échéanciers qui permettront de faire avancer le projet jusqu’à son achèvement. J'étais de la 1ère édition des retraites Thèsez--vous?. Rapidement, j'ai été conquise! La rédaction d’un chapitre de mémoire avait avancé comme jamais. Pourquoi la formule répondait-elle autant à mon insécurité de rédaction? Avec le recul, j’ai compris: Je n’étais plus seule, mais avec eux. Les retraites de rédaction, c’est bien (super bien même!), mais une thèse ne s’écrit (malheureusement) évidemment pas en trois jours, tout comme les retraites n’arrivent pas toutes les semaines. Maintenant au doctorat, j’ai compris qu’il fallait reproduire les conditions optimales, une fois à la maison, pour continuer à avancer et contrer la procrastination. C’est pour ces raisons que j’ai renouvelé la formule des retraites de trois façons. Peu importe la formule choisie, la recette est simple et similaire : Trouvez un endroit calme, contactez des collègues (eux!) et planifiez votre repas. Côté alimentation, il faut faire simple pour maximiser le temps de rédaction : chacun amène son lunch, chacun amène un plat à partager ou l'hôte reçoit et on accueille à tour de rôle. Le temps de repas s’avère un moment propice à la discussion, mais il ne faut pas qu’il empiète sur le temps de rédaction. (1) La rencontre hebdomadaire planifiée Pour assurer que je travaille sur ma thèse de façon hebdomadaire, j’y accorde minimalement une journée complète par semaine. En discutant avec une collègue, nous avons choisi de nous rencontrer toutes les semaines et d’écrire seules-ensemble et depuis, systématiquement, le jeudi, nous écrivons en choeur. C’est donc un rendez-vous INTOUCHABLE avec ma collègue, mais surtout avec ma thèse. (2) Le rendez-vous de rédaction Avoir deux journées vides dans l'agenda avec la mention rédaction, personnellement, ça m’angoisse! Lorsque je prévois avoir une ou deux journées seule (oh non!), j’envoie un appel à tous quelques jours avant. Un endroit et un moment sont proposés pour une durée minimale de 3h. Les lieux varient : bibliothèque, café, maison ou tout espace calme et propice à la rédaction à plusieurs. (3) L’exil en groupe Dans ces rencontres d’une longue durée, nous sommes avec des gens de notre discipline et les périodes de temps libre ou d’activités plein air prennent souvent des airs de séminaires où chacun peut aborder des aspects plus problématiques de son projet. Cette formule demande un peu plus de préparation (cuisine, transport, hébergement), mais la planification peut s’inspirer de l’horaire type proposé dans les retraites Thèsez-vous?. Et ça fonctionne? Quand je me retrouve avec eux, la thèse est au centre de mes préoccupations. Je ne pense pas à mes autres obligations, ou au temps qui passe trop (ou pas assez!) vite. Je suis entourée de gens qui font la même chose que moi et je ressens un réel sentiment d’avancement collectif. Pour ces périodes de rédaction, je me fixe des objectifs clairs (comme lors des retraites Thèsez-vous?). Souvent, je travaille sur les objectifs les plus difficiles, les gros nœuds, ceux que je ne suis pas arrivée à démêler seule, sans eux. Soyons sincère, si je n’avais pas mes collègues à côté de moi, je serais facilement distraite par les réseaux sociaux, le nouvel épisode de ma série favorite ou par mon oreiller! Mes collègues sont mes guerriers de la procrastination. Ils se reconnaitront, je les remercie. Au fait, demain après-midi, je compte rédiger seule, qui est-ce qui m'accompagne? La nouvelle communauté Thesez-vous? ENSEMBLE permet d’organiser des initiatives de rédaction sous toutes ces formes, joignez-vous à nous et venez rédiger seul.e, ensemble. Billet rédigé par Marie-eve Gadbois, étudiante au doctorat en sciences de l'éducation à l'UQAM et
coordonnatrice des retraites Thèsez-vous?. J’ai des amis de rédaction, avec qui je discute (avec qui je chiale), mais surtout avec qui j’écris et j’organise mon temps d’écriture. Judy Reeves – Writing Alone, Writing Together Depuis quelques mois, nous réfléchissons aux meilleures façons de favoriser, faciliter et valoriser les différentes initiatives par et pour les étudiant.e.s aux cycles supérieurs au Québec. Plusieurs voies sont explorées et nous vous proposons aujourd’hui une option, soit celle de vous joindre au groupe Facebook Thèsez-vous ENSEMBLE dont la visée est de favoriser l’organisation de séances de rédaction collective en ville, de groupes de rédaction solidaire, voire de retraites maison (#thesezvousmaison) avec d’autres étudiant.e.s rencontré.e.s lors d’une retraite Thèsez-vous?. Il s’agit aussi d’une façon simple et efficace de partager des ressources, des astuces, des annonces et même ses meilleures blagues académiques, toujours dans l’optique de faciliter et d’adoucir le quotidien d’étudiant.e.s qui font face aux mêmes défis que vous. C’est donc un groupe par et pour les étudiant.e.s, qui vivra en fonction des besoins et des intérêts de la communauté Thèsez-vous? qui s’agrandit d’une retraite à l’autre. D'ailleurs, plusieurs innovent déjà et nous sommes impressionné.e.s des initiatives qui démarrent aux quatre coins du Québec. Cet été, des ancien.ne.s participant.e.s ont proposé des #thesezvousmaison, alors que d'autres étudiant.e.s se sont organisés plus formellement, par exemple dans le cadre du projet Heures Pro(Thèse)s. Voici leur petite histoire… Nous sommes le Comité de thèse de psychologie DE Longueuil, composé d'étudiant(e)s au Doctorat en psychologie du cheminement en enfance et adolescence de l'Université de Sherbrooke - Campus de Longueuil. Le comité a été créé en avril 2015 à la demande des étudiants du programme afin de réfléchir avec l'équipe professorale, le département de psychologie et la Faculté des lettres et sciences humaines au processus de thèse, qui on peut se l'avouer peut parfois, voire souvent, devenir ardu. La première activité du Comité a été de créer un sondage afin de répertorier les satisfactions et les insatisfactions des étudiants quant au processus de thèse, ainsi que pour compiler leurs suggestions pour l'alléger. À la suite de l'analyse de ce sondage, le Comité a mis sur pied les Heures Pro(thèse)s -HPT pour les intimes!- pour pallier l'impression généralisée d'isolement et de manque de temps. Tout le monde sait rationnellement qu'il doit travailler sur sa thèse, mais se mettre à la tâche est très souvent pénible et remis à plus tard. Ainsi, depuis mars 2016, le Comité de thèse réserve un local de classe confortable et éclairé, à raison d'au moins une fois par semaine, afin que les étudiants puissent venir travailler sur leur thèse, en groupe et en silence. Rien de mieux pour la motivation de savoir qu'il y aura d'autres étudiants qui travailleront en même temps que nous. Plus de raison de procrastiner puisqu'une plage horaire est maintenant officiellement dédiée à la thèse! Et comble du bonheur, le comité offre gratuitement aux étudiants thé, café et délices sucrés! Bref, n’hésitez pas à proposer une activité de rédaction, indiquer lorsque vous allez rédiger à la bibliothèque de votre quartier, manifester votre intérêt à joindre un groupe qui se forme ou partager l’atelier qui a changé votre vie, tout ça via le groupe Thèsez-vous ENSEMBLE.
Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches. Vincent Aymong Étudiant à la maitrise en physique Université de Montréal Retraite de mai 2016 1) En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche?
Mon projet de recherche porte sur le graphène, un matériau constitué d'une seule couche d'épaisseur d'atomes de carbones, arrangés en une structure hexagonale. Malgré cette extrême minceur (0.142 nm), c'est un matériel très robuste, et un excellent conducteur d'électricité. Plusieurs applications lui sont envisagées, notamment en électronique flexible et/ou transparente. Seulement, pour faire de l'électronique avec un matériau, il est nécessaire de contrôler très finement ses propriétés. Notre compréhension du fonctionnement microscopique du graphène est vraiment déficiente à cet égard, relativement au silicium, le matériau au coeur de toute l'électronique moderne. Certains effets optiques que l'on peut observer du graphène que l'on a altéré (soit par l'empilement de deux couches, ou en l'attaquant chimiquement pour y attacher d'autres molécules) étaient, jusqu'à récemment, sans explication. Bruno Rousseau, un théoricien postdoctorant à l'Université de Montréal, a proposé un modèle pour expliquer ces effets. Mes travaux visaient à confirmer (ou infirmer) expérimentalement sa théorie, en vérifiant le comportement des effets optiques qu'il prédit en fonction de l'intensité et de la nature de l'altération du graphène. 2) Pourquoi participer à Thèsez-vous? J'ai beaucoup de difficulté à rester concentré sur une tâche pendant de longues périodes de temps. J'ai aussi une forte tendance à procrastiner. En imposant un horaire précis, et en nous invitant à nous donner des objectifs lors de la retraite, Thèsez-vous inhibe ces mauvaises habitudes chez moi, et me permet d'être beaucoup plus productif qu'en temps normal (environ la moitié de mon mémoire a été écrit lors de ma retraite Thèsez-Vous?). Le tout, dans une ambiance agréable, et même, relaxante, de telle sorte que lorsque je suis rentré chez moi après ma retraite, j'avais non seulement avancé ma rédaction comme jamais, mais en plus, j'avais l'impression de revenir de vacances! 3) Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour un étudiant? En plus de rester concentré sur le travail à faire, je dirais qu'une des plus grosses difficultés des études supérieurs est de conserver sa motivation. Il est facile de se sentir désespéré ou de se demander si tout les efforts qu'on met là dedans valent la peine, de croire que ça mène à rien. Paradoxalement, c'est la rédaction même qui a été mon remède à ce sentiment: En écrivant, je me force à faire le point sur mon travail, à lui trouver un sens, une logique, une valeur. Et à la fin, lorsqu'on voit tout ça, que ce n'est plus de la bouilli qui n'existe que dans notre tête, mais plutôt un écrit structuré, on voit enfin l'étendue de notre labeur, et on réalise toute la valeur qu'il a. Tout au long du congrès de l'Acfas, les membres de notre équipe se sont relayés au kiosque Thèsez-vous? afin d'aller à la rencontre des étudiant.e.s aux cycles supérieurs et discuter de rédaction académique et d'expliquer en quoi consiste nos retraites. Une très agréable semaine, meublée par la présence d'anciens et d'anciennes participantes (dont plusieurs ont déposé!), ainsi que de curieuses, de préoccupés, de septiques et d'enthousiastes! Nous avons également contribué à différentes activités au fil de cette semaine centrée sur la science et la mobilisation des connaissances. Émilie a participé à une table ronde sur les compétences complémentaires à développer dans le cadre du doctorat en éducation, en abordant l'entrepreneuriat étudiant et quelques leçons tirées de Thèsez-vous?. Pour sa part, Sara a animé une causerie avec Tiphaine Rivière, auteure de la bande dessinée "Carnets de thèse" à la Librairie Port de Tête. Plus de 60 personnes se sont présentées pour discuter des aléas de la vie académique avec humour. Si vous n'avez pas encore jeter un oeil à cette BD, on vous la recommande fortement! Plusieurs idées ont émergé lors de ces rencontres, notamment l'intérêt de diffuser, via notre site Internet, une bibliographie commentée des ouvrages en matière de rédaction et de vie académique que nous avons consultés pour concevoir et bonifier l'expérience des retraites Thèsez-vous?. On vous donne des nouvelles sou peu pour la suite de ce projet, d'ici là, n'hésitez pas à nous faire part de vos propositions! Enfin, on en profite pour remercier l'Acfas, notre partenaire institutionnel principal. Les points de rencontre rendus possibles grâce au congrès annuel de l'Acfas se révèlent précieux et favorisent la réflexion à l'égard de la relève en science, de la rédaction académique et des ressources destinées aux étudiant.e.s. À l'année prochaine! Billet rédigé par Sara Mathieu-C., Co-fondatrice de Thèsez-vous? .
Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches Marie-Claude Jacques Étudiante au doctorat en Sciences cliniques, spécialisation en sciences infirmières Université de Sherbrooke Retraite de mars 2016 1)En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche?
Je m’intéresse à l’adaptation des personnes vivant avec la schizophrénie. Lors de ma maitrise, j'ai remarqué que les personnes vivant avec la schizophrénie qui avaient un soutien important de leur famille voyaient se multiplier leurs chances de réussir à se rétablir. Au contraire, de celles qui étaient en situation d’itinérance ou d’instabilité résidentielle, pour qui chaque journée se déroulait plutôt en mode survie. Ceci compromet de façon importantes leurs chances de se rétablir à leur plein potentiel. Or, puisqu'elles présentent un cheminement instable, des problèmes psychosociaux et de consommation de drogues importants, ces personnes sont rarement rejointes par la recherche. J’ai donc décidé de leur consacrer mon projet de doctorat. Il est souhaité que cette recherche serve de porte-voix aux personnes vivant avec la schizophrénie et qui ont peu de soutien social, afin que soient leur expérience et leur cheminement soient mieux compris. Ma thèse présente donc une recherche sur le processus d’adaptation des personnes vivant avec la schizophrénie et dont le soutien social est limité. 2)Pourquoi participer à Thèsez-vous? D’abord afin de pouvoir m’offrir le luxe de n’avoir rien d’autre à faire et à penser que la rédaction de ma thèse. Avec deux enfants à la maison et un poste de professeur chargé d’enseignement à temps plein, c’est très difficile de me libérer complètement pour l’écriture. Les retraites Thésez-vous offrent une opportunité d’avancer ma rédaction que je ne saurais créer autrement. Les horaires de rédactions son bien planifiés et entrecoupées d’autres activités qui favorisent de saines habitudes: manger à des heures régulièresde la nourriture santé, faire un peu d’exercice et apprendre par des ateliers forts pertinents. Je trouve aussi que la retraite Thésez-vous permet de briser l’isolement en temps de rédaction. De pouvoir partager nos expériences et constater que nous vivons à peu près tous les mêmes angoisses apporte beaucoup de soulagement! 3)Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour une étudiante? Ça aura l’air galvaudé comme défi, mais je dirais apprendre à dire non. C’est un conseil que j’ai maintes fois reçu, et c’est seulement dans la dernière année que j’ai compris ce que cela voulait vraiment dire. Je croyais, auparavant que je disais non assez souvent. Mais je sais maintenant que si la thèse c’est pas en priorité numéro 1, c’est très difficile de pouvoir y consacrer suffisamment de temps afin d’enfin la terminer! Il faut accepter qu’on va décevoir des gens et que certaines choses ou opportunités vont nous échapper. Entre décevoir quelques personnes, manquer quelques projets ou ne jamais terminer votre thèse, que préféreriez-vous? |
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