Il faut le reconnaitre, certains projets de recherche sont plus « finançables » que d’autres, du moins pour certains concours qui privilégient les démonstrations d’utilité à court terme, les impacts concrets et les énoncés claires vis-à-vis du « à quoi ça sert? ». À première vue, certaines candidatures plaisent davantage, au détriment de projets de recherche fondamentale, de recherche-création et tout autre démarche nichée qui sont plus ardues à défendre. Les dernières années passées à déposer des demandes ici, ailleurs, tout le temps et avec acharnement, m’ont toutefois permis de constater que la "forme" jouait pour beaucoup et pouvait permettre le financement de candidatures et de projets particulièrement hors normes. Comme si le savoir, savoir-être et savoir-faire ne suffisaient pas : encore fallait-il savoir-dire! Dans les cours, les ateliers et l'École d'été Thèsez-vous, je partage des éléments clés pour préparer une candidature, dont voici quelques exemples :
Bien qu’elles puissent paraitre évidentes, ce sont des recommandations à ne pas sous-estimer. Il faut cependant aller au-delà de ces "classiques" et réaliser une lecture active du programme de bourses afin de s'approprier et de couvrir l’ensemble des critères d'évaluation. Dans de cadre, j'ai développé différents outils, dont un document qui soutient ce travail de lecture active et d'appropriation tout en clarifiant les tâches à réaliser quand on se lance dans la rédaction d'une demande de bourse d'excellence. Il s’agit d’un simple tableau, à compléter dans Word, Excel ou au crayon. L’idée est de l’avoir sous la main, dès l'analyse du descriptif de la bourse, pour planifier le processus de mise en candidature. Le plus difficile est de le compléter une première fois. Ensuite, on prend l’habitude!
Attention : la première colonne du tableau final doit être modifiée en fonction des critères propres à la bourse ciblée et les autres colonnes en fonction des documents à fournir. Ensuite, il suffit de s’assurer que les cases soient complétées et que chaque critère soit couvert au minimum dans un, voire dans deux, sections de votre dossier de candidature (ex. résumé du projet, parcours intégré, lettre de motivation, lettre de recommandation). Chaque document devrait compléter les autres, plutôt que de répéter des facettes de votre candidature. Consolez-vous! Le temps et l’énergie alloués à faire une telle demande valent le coup! Ce processus permet de mieux s’approprier son objet de recherche, de réfléchir à sa pertinence scientifique et sociale, tout en offrant une occasion de discuter de son parcours avec sa direction actuelle ou future. Enfin, n’hésitez pas à communiquer avec les personnes responsables des programmes directement ou auprès de personnes ressources au sein de votre université, mais faites-le à l’avance et avec des questions précises. De plus, il ne faut jamais hésiter à soumettre pour une deuxième ou une troisième fois auprès d'un même programme, la persistance est valorisée et souvent récompensée. Bon courage et bonne rédaction! Billet rédigé par Sara Mathieu-C., Co-fondatrice de Thèsez-vous? -
Rédigé en août 2016, mis à jour en septembre 2023
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Dans le cadre de la 3e édition de "Thèsez-vous?", une Bourse Érudit était offerte à un ou une étudiante inscrite à un programme en sciences humaines ou sociales. Pour obtenir cette bourse, les candidat.e.s étaient invité.e.s à soumettre un court texte inspiré du thème À l'ère de Twitter et de ses 140 caractères, pourquoi se lancer dans la rédaction d'un mémoire ou d'une thèse? Nous sommes heureux de vous présenter Marie Jocya Paviel qui obtient la 2e Bourse Érudit et de publier son billet sur le Blogue Thèsez-vous, ainsi que sur le Blogue Érudit. À l’aube du XXIème siècle, notre société n’a jamais été si convaincue par l’idée que « Monsieur, Madame Tout le Monde » a un accès infini à de nombreux savoirs et connaissances. Plus encore, nous ne doutons plus que tout un chacun participe à la construction de ces savoirs, notamment grâce à l’avènement des réseaux sociaux, un des plus grands bouleversements depuis la révolution industrielle. Peut-on pour autant qualifier cette révolution d’intellectuelle ? Les sociologues et les philosophes ont fort à discuter sur la question. Dans ce contexte, une seconde question se pose : Quelle place doit-on accorder aux mécanismes de construction et de transmission des connaissances quand il ne suffit que d’un « clic » pour rédiger ou transférer une information? Les connaissances sont désormais compilées, voire marchandées, alors que des réseaux sociaux comme Twitter rende un auteur incontournable dès lors qu’il cumule plus de 100 followers pour la modique somme de 140 caractères. Si autrefois, la connaissance appartenait aux seuls érudits, elle devient aujourd’hui accessible, mais souvent réduite telle une peau de chagrin… revers d’une médaille peu reluisante d’une société dite (sur)informée. Dès lors, se lancer dans la rédaction d’un mémoire, d’une thèse, d’un article littéraire, philosophique ou scientifique s’apparente à un acte de résistance face à cette paupérisation du savoir. Explorer l’inexploré, comprendre les phénomènes qui nous entourent, remettre en question, douter, réfuter des faits établis comme le préconisait l’illustre philosophe des sciences Karl Popper, tout cela nécessite un cadre spatiotemporel qui dépasse largement celui des réseaux sociaux. Rédiger est un acte créateur et créatif, que toute personne intéressée à comprendre le monde peut réaliser. Néanmoins, participer à la construction des connaissances est un processus qui prend du temps, plus qu’un simple « clic ». Et surtout, il implique une réflexion et un jugement critique. Non pas que les réseaux sociaux soient dénués d’intérêt - accordons-leur le mérite de repousser les frontières et de connecter notre monde - mais force est de reconnaitre qu’ils alimentent une certaine uniformisation des savoirs. Cela va à l’encontre de l’idée de Progrès telle que portée par les philosophes des Lumières qui rappellent la nécessité d'adopter une approche réflexive afin de mieux comprendre et appréhender le monde qui nous entoure. Alors à nos crayons, à nos claviers, et « thèsons-nous » ! Après une première carrière dans un champ lié aux télécommunications au sein d’une compagnie privée, MARIE JOCYA PAVIEL réalise en 2008 un retour aux études. Elle obtient un baccalauréat en psychologie, puis un DESS en intervention comportementale auprès des personnes ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Elle poursuit ensuite ses études à la maitrise en éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Son mémoire porte sur le sentiment d’efficacité personnelle des enseignants du primaire qui oeuvrent auprès des élèves ayant un TSA. Elle souhaite ainsi soutenir la pratique enseignante auprès de cette clientèle et contribuer à l’avancement des connaissances en ce sens. Parallèlement, Marie Jocya Paviel est chargée de cours à la faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM. Elle est également maman de deux jeunes adultes qui poursuivent actuellement leurs études au collégial. Dans le cadre de la 2e édition de "Thèsez-vous?", une Bourse Érudit était offerte à un ou une étudiante inscrite à un programme en sciences humaines ou sociales. Pour obtenir cette bourse, les candidat.e.s étaient invité.e.s à soumettre un court texte inspiré du thème "Rédiger pour être lu: un défi pour les étudiant.e.s aux cycles supérieurs". Nous sommes heureux de vous présenter Anaïs Détolle, qui obtient la toute première Bourse Érudit et de publier son billet "Écrire pour être lu ou se faire lire pour écrire?" sur le Blogue Thèsez-vous, ainsi que sur le Blogue Érudit. ÉCRIRE POUR ÊTRE LU OU SE FAIRE LIRE POUR ÉCRIRE? Dans le processus d’écriture d’une thèse doctorale, c’est la promesse de l’altérité qui permet l’écriture et non pas l’écriture qui permet la lecture. La relation entre l’écrivaine et le lectorat est donc, à mon sens, une dynamique inverse de celle qui est généralement imaginée. Si une thèse doctorale est écrite pour être lue, pour qui et comment l’est-elle? Alors qu’à la maîtrise, il s’agissait de dresser un portrait assez complet d’une situation circonscrite comme, par exemple, les habitudes alimentaires en Provence (1), l’écriture linéaire est appropriée et la rédaction en continue est possible. Au doctorat, cela est utopique. Trop de voix cherchent à se faire entendre de concert pour prendre part à ce texte qui se veut une contribution à la science. Le dialogue constant qui s’installe dans la tête de la thésarde est peuplé par plusieurs protagonistes. Il y a tout d’abord les théoriciens qui se déchirent à vouloir s’approprier les données empiriques. Il y a ensuite les acteurs du terrain qui sont au centre de la recherche et doivent y rester. Il y a par ailleurs les apports de la littérature historique, politique et sociologique qui participent à la mise en place de l’hypothèse et de la question de recherche. Il y a enfin l’auditoire imaginé : le comité de doctorat formé, parfois, de chercheurs provenant d’horizons si différents qu’il est difficile de les réconcilier et les acteurs du terrains vers qui ce travail est effectivement dirigé. La rédaction d’une thèse est donc une grande discussion (quasi-schizotique) entre tous ces acteurs qui ont comme chef d’orchestre la doctorante ci-écrivant. Afin de faciliter ce travail de maestra, une stratégie s’offre à nous : régulièrement se lancer des défis tels que préparer des conférences et écrire pour le monde académique, mais aussi, et surtout, pour le grand public. Cela nous force en effet à vulgariser notre recherche et permet ainsi d’harmoniser, pour un temps, les différentes voix doctorales. Cet exercice de vulgarisation est aussi, à mon sens, une manière de redonner au suivant. Il est donc au centre de mes propres préoccupations académiques. (2,3,4) (1) https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/3517 (2) http://histoireplateau.org/bulletins/premieres_pages/pdf/printemps2014p1.pdf (3) http://revueliberte.ca/content/anais-detolle (4)http://ici.radio-canada.ca/emissions/bien_dans_son_assiette/2014-2015/chronique.asp?idChronique=376586 ANAÏS DETOLLE est doctorante en Analyse socio-culturelle à l'Université Concordia. Elle croit en la justice sociale et en l'activisme positif, des valeurs qu'elle transmet à sa fille de cinq ans. Dans le cadre de son doctorat, elle s’intéresse à la nature socioculturelle des produits du terroir québécois. Le cidre de glace est son étude de cas. À ce jour, ses résultats montrent que la définition du terroir est incomplète et occulte les compétences sociopolitiques des acteurs. Car si le cidre de glace est effectivement un produit du terroir (malgré sa relative jeunesse), il est surtout un produit politique qui a contribué à changer le système alimentaire québécois dans son ensemble. Saviez-vous que plusieurs associations étudiantes et plusieurs centres de recherche peuvent contribuer au financement de votre prochaine retraite Thèsez-vous? Par exemple, le CRIFPE-UQ rembourse 100$ à leurs membres étudiants pour leur participation. Bref, n'hésitez pas à demander à votre direction, ainsi qu'à vos représentants étudiants pour connaitre les possibilités de financement. Après tout, une retraite Thèsez-vous? est une activité qui favorise directement votre réussite académique, l'atteinte de vos objectifs de rédaction, ainsi que le développement de votre réseau universitaire. À ce sujet, une attestation de participation est remise aux participant.e.s afin de confirmer leur présence. Un document bien utile, à joindre dans la plupart des demandes de remboursement. Restez connecté.e via notre page FB afin de ne rien manquer des ressources de rédaction et de financement qui seront mises en ligne quotidiennement. #Thèsez-vous, ce n'est pas qu'une retraite, c'est une communauté de partage et de soutien pour les étudiants et étudiantes qui vivent les aléas et les défis de la rédaction académique. Billet rédigé par Sara Mathieu-C., Co-fondatrice de Thèsez-vous? Candidate au doctorat en psychopédagogie à l'Université de Montréal |
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