Le mois de mai a commencé! Pour plusieurs, c'est le moment de terminer un chapitre, un article, peut-être même son mémoire ou sa thèse. Pour d'autres, il s'agit d'en profiter pour donner un coup avant de pourvoir prendre, enfin, des vacances. Peu importe votre situation, l'équipe de Thèsez-vous a décidé d'amplifier sa programmation pour vous soutenir dans cette rédaction intensive: En mai, on propose deux Blitz par semaine, en plus des quatre cohortes mensuelles. Dans ce contexte, nous avons décidé de démystifier le « binge writing » et d'illustrer en quoi cette approche intensive est utile et compatible avec des séances de rédaction quotidiennes (« snack writing »). Pour ou contre le « binge writing » ? Lorsqu’il est question de rédaction académique, une majorité d'auteur.e.s s’entend pour dire que le "binge writing" (séance de rédaction compulsive et prolongée, souvent motivée par l’approche d’une date de tombée) est néfaste pour l’inspiration, le bien-être, en plus d’être peu productif. La plupart de ces auteur.e.s basent leurs conclusions sur les travaux de Boice et/ou leur expérience personnelle. Certain.e.s spécifient que cette façon d'écrire tend à nourrir l’anxiété et la culpabilité entre les séances de rédaction. Voici un exemple de scénario couramment évoqué : "Après un mois sans toucher à ma thèse, je m’impose une fin de semaine de rédaction sans pause, de 8h à 18h". Un scénario qui suscite de la pression de performance et qui mène (trop souvent) au report de la séance de rédaction pour des raisons comme: "Je ne suis pas assez inspiré.e pour effectuer un tel blitz" ou "Vaut mieux attendre un moment plus propice". Paul Silvia, connu pour son ouvrage How to Write a Lot (2007), renchérit en stipulant que le "binge writing" alimente le sentiment d’écœurement à l’égard du projet de recherche de la même manière que lorsqu'on prend une (ou plusieurs!) bouchée de trop de notre dessert préféré. Bob Boice a été très prolifique en articles et en recommandations sur la question. Vous avez probablement déjà entendu son mantra: la meilleure façon de rédiger et de le faire un peu, tous les jours. Récemment, Helen Sword, auteure de Air & Light & Time & Space: How Successful Academics Write (2017) a apporté quelques nuances à cet adage particulièrement populaire. En effet, rédiger un peu tous les jours est sans équivoque une bonne stratégie pour s’attaquer à la rédaction d’un mémoire ou d’une thèse. Toutefois, il s’agit ni de la meilleure façon, ni de l’unique façon de faire. Après avoir questionné plus de 1 000 étudiant.e.s et chercheur.e.s dans 15 pays, Sword va jusqu’à soutenir qu’il n’y a pas de corrélation entre productivité et rédaction journalière. Cette enquête met en lumière qu’il n’existe pas de stratégie qui corresponde à tous, à toutes. En fait, défendre une seule façon de faire entraîne surtout de la culpabilité chez les ceux et celles pour qui cette stratégie n’est ni efficace, ni réaliste. Nous avons approfondie cette question dans le cadre des activités de Thèsez-vous, dans le soucis d’encourager l’adoption de bonnes habitudes rédactionnelles et non l’inverse. Plus concrètement, nous nous sommes demandées : Est-ce qu'un Blitz virtuels est l'équivalent du "binge writing"? La réflexion qui en découle se décline en trois conseils appliqués lors de cette activité, mais qui sont tout aussi valables pour les étudiant.e.s qui préfèrent une approche journalière de la rédaction. 1. Gérez votre rédaction avant que votre rédaction ne vous gère L’intérêt d'un Blitz virtuel est que l’inscription implique nécessairement un engagement envers soi-même et un temps réservé, dédié, sans distraction. Que ce soit une heure tous les jours ou un blitz de deux jours par mois, l’intérêt est de planifier les séances et de ne pas se désister. Une fois que ces moments sont inscrits de façon ferme dans votre calendrier, c’est aussi une façon efficace de vous libérer de la pression de rédiger le reste du temps. Au niveau de la micro-gestion, il est aussi intéressant de planifier son temps en adoptant une approche de type "Pomodoro". En comparaison avec le "binge writing", l'adoption d'un horaire qui inclut d'emblée une alternance de travail concentré et de pauses permet de diminuer le sentiment d'écoeurement et d'épuisement, tout en facilitant la poursuite de plus longues séances de rédaction, comme c'est le cas dans un Blitz virtuel. 2. Offrez-vous des objectifs SMART qui le sont vraiment Nous avons déjà abordé dans ce blogue l’intérêt de se doter d’objectifs de rédaction SMART. Après cinq ans à tester l’approche lors de nos activités, il semble que ce soit un outil particulièrement utile pour les étudiant.e.s, peu importe le temps disponible. Cela dit, un problème récurrent est le mélange involontaire entre «je devrais» et «je peux». Selon vos idéaux, peut-être que vous devriez rédiger trois jours par semaine, mais le pouvez-vous réalistement dans le brouhaha de votre vie et les circonstances actuelles? Il est peu productif de se doter d’une armée d’objectifs si on ne les atteint jamais, d’où l’importance d’effectuer des diagnostics lucides régulièrement et de s’ajuster. La conclusion de ce diagnostic impliquera peut-être de reconnaitre que, considérant votre mode de vie et vos engagements professionnels et personnels, un "binge writing" planifié est l'approche la plus efficace et satisfaisante pour vous. 3. Vous n’êtes pas seul.e, profitez-en! Qu’il soit question de rédaction journalière ou de blitz ponctuels, le fait de se sentir engagé.e envers ses pairs, voire redevable à une communauté, est hautement favorable à la persévérance et au maintien d’une certaine discipline. Ce phénomène n’est pas propre à la rédaction, on l’observe dans une diversité d’activités, notamment dans la pratique d’un nouveau sport ou l’adoption d’habitudes alimentaires. Ainsi, malgré votre caractère solitaire et vos drôles de mimiques lorsque vous êtes concentré.e, il est fort probable que vous serez plus productif.ive si vous prenez rendez-vous avec d'autres étudiant.e.s dans le but spécifique de rédiger. En vous engageant ainsi, il sera plus aisé de privilégier la rédaction au détriment de d’autres dossiers et requêtes de dernière minute, simplement parce que vous l'avez promis à une autre personne que vous-même! En sommes, que vous ayez un faible pour la rédaction matinale du lundi au vendredi ou que vous soyez un.e adepte du "binge writing" mensuel, cela importe peu et risque même de varier dans le temps et selon votre situation. Plutôt que de vous imposer une seule façon de faire rigide, tentez de suivre ces trois conseils dans le prochain mois: (1) une planification précise et ferme dans votre agenda (2) qui inclut des objectifs SMART réellement adaptés à votre situation et (3) des rendez-vous avec des collègues tout aussi préoccupé.e.s par l’avancement de leur mémoire ou de leur thèse. Bonne rédaction! Par Sara Mathieu-C., cofondatrice et directrice de Thèsez-vous et Marion Gingras-Gagné, doctorante en études littéraires et féministes
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Les inscriptions aux retraites d’hiver 2020 arrivent très vite. Pour l’occasion, Thèsez-vous déboulonne 10 mythes souvent entendus à propos des retraites de rédaction. 1. Est-ce une secte? Non, ce n’est pas une secte. La tomate n’est pas une divinité que nous vénérons. Il s’agit tout simplement d’une méthode de travail – la technique pomodoro (tomate en italien) – qui a su faire ses preuves. Nous croyons également au pouvoir des espaces structurés et chaleureux ainsi qu’à celui du partage en communauté. 2. Ça doit être dispendieux! Pour des retraites d’une valeur d’environ 500$ par personne, le prix est de 260$ (+tx) pour les membres. Ce tarif comprend l’hébergement, les repas, les collations et le café à volonté ;). De plus, plusieurs universités offrent des bourses de 100$ à 260$ à leurs étudiant.e.s. De par notre statut d’OBNL, Thèsez-vous est conçu de manière à fournir des services au plus faible coût possible à ses membres. Cela signifie que lorsqu’il y a des surplus, ils sont nécessairement réinvestis dans les services à la communauté. Par ici pour en savoir plus sur les bourses. 3. Il faut participer à toutes les activités de ressourcement! Non, aucune activité n’est obligatoire et personne ne vous obligera à jouer à Battleship avec eux (promis!). Si vous préférez la sieste au yoga, chez Thèsez-vous, on respecte toutes les passions! 4. Il faut nécessairement socialiser! Non, il n’est pas nécessaire de socialiser. Si vous préférez rester en solo pendant les pauses, personne ne vous le reprochera. Mais si vous changez d’avis à un quelconque moment de votre retraite, vous trouverez toujours quelqu’un de sympathique avec qui échanger.
5. C’est certain que ça doit virer en gros party! Tout dépend de votre définition de gros party. Si c’est synonyme de jeux de société en sirotant une petite boisson avec ou sans alcool, alors, oui, il peut arriver (selon les sites de retraite) que les participant.e.s profitent de la soirée pour s’amuser un peu après une journée productive. Mais ce n’est probablement pas ce que la majorité appellerait un gros party… Il y a fort à parier qu’après une longue journée de rédaction, la chose qui vous fera le plus envie, c’est votre lit. 6. Il y a sûrement juste des filles! Il est vrai que la plupart des membres Thèsez-vous s’identifient comme femme , ce qui correspond de manière générale à la réalité des cycles supérieurs. Mais la gente masculine est bien présente au sein de notre communauté. Une chose est sure : Thèsez-vous propose des environnements inclusifs et sécuritaires aux étudiant.e.s, peu importe le genre auquel iels s’identifient :) 7. Ça revient pas au même que de rédiger 3 jours à l’Espace? Pas tout à fait. L’effet « retraite Thèsez-vous », c’est 1) se retirer momentanément des tracas et responsabilités du quotidien 2) être logé.e, nourri.e et caféiné.e 3) se synchroniser avec des dizaines d’autres personnes en rédaction. Ces trois éléments font des retraites Thèsez-vous un petit oasis de rédaction, à l’écart de toutes les distractions, pour un maximum de productivité. 8. Les animateurs et animatrices nous surveillent! Le rôle des animateur.trice.sest de « caller les tomates », comme on dit chez Thèsez-vous. Non, ce n’est pas un type de chasse, mais plutôt la façon d’annoncer le début et la fin de chaque période pomodoro, c’est-à-dire de rédaction silencieuse. L’animation permet de guider et répondre aux questions des participant.e.s. Leur rôle est donc d’accompagner et d’aucune façon de surveiller les étudiant.e.s qui sont libres de faire ce qu’ils, elles veulent (à condition de ne pas déranger). De plus, les animateur.trice.s sont aussi aux études et là pour rédiger! 9. Les téléphones sont-ils vraiment interdits? Les téléphones ne sont pas interdits. Nous vous conseillons fortement de ne pas l’avoir sous les yeux pendant les pomodoros (périodes de rédaction silencieuse), car, comme on dit, loin des yeux, loin des périodes-interminables-de-procrastination. Il ne s’agit que d’une recommandation.La seule chose qui importe, c’est que votre téléphone soit en mode silencieux et que l’usage que vous en faites ne dérange pas les autres. 10. C’est tellement plus productif qu’à la maison! Ah, ça, par contre, c’est vrai! À la maison, une tonne de distractions et de tâches quotidiennes nous empêchent de réellement nous concentrer sur notre rédaction. Pendant les retraites Thèsez-vous, tout est pensé d’avance pour vous : vos repas sont faits, votre café et thé est préparé et mis à votre disposition en tout temps et vous n’avez même pas de vaisselle à faire! |
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