Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches. En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche? Mon projet porte sur les perceptions qu’entretiennent les planificateurs à propos du cyclisme. J’explore les effets possibles de ces perceptions sur le type d’aménagements cyclables qui sont proposés dans les milieux périurbains et régionaux du Québec. Pourquoi participer à Thèsez-vous? La participation à Thèsez-vous me permet de me fixer un objectif à atteindre dans un délai donné. Dans les semaines qui précèdent la retraite, je suis remplie de motivation et je mets tout en place pour préparer mon séjour de façon à ce qu’il soit le plus efficace possible. Au-delà du travail, j’ai découvert avec Thèsez-vous une communauté d’échange et de partage très dynamique. Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour un.e étudiant.e? Quand on rédige, on traverse plusieurs périodes creuses et je crois que le plus gros défi dans ces moments est de rester constant malgré le manque de motivation et les difficultés rencontrées.
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J'étais de la 1ère édition des retraites Thèsez--vous?. Rapidement, j'ai été conquise! La rédaction d’un chapitre de mémoire avait avancé comme jamais. Pourquoi la formule répondait-elle autant à mon insécurité de rédaction? Avec le recul, j’ai compris: Je n’étais plus seule, mais avec eux. Les retraites de rédaction, c’est bien (super bien même!), mais une thèse ne s’écrit (malheureusement) évidemment pas en trois jours, tout comme les retraites n’arrivent pas toutes les semaines. Maintenant au doctorat, j’ai compris qu’il fallait reproduire les conditions optimales, une fois à la maison, pour continuer à avancer et contrer la procrastination. C’est pour ces raisons que j’ai renouvelé la formule des retraites de trois façons. Peu importe la formule choisie, la recette est simple et similaire : Trouvez un endroit calme, contactez des collègues (eux!) et planifiez votre repas. Côté alimentation, il faut faire simple pour maximiser le temps de rédaction : chacun amène son lunch, chacun amène un plat à partager ou l'hôte reçoit et on accueille à tour de rôle. Le temps de repas s’avère un moment propice à la discussion, mais il ne faut pas qu’il empiète sur le temps de rédaction. (1) La rencontre hebdomadaire planifiée Pour assurer que je travaille sur ma thèse de façon hebdomadaire, j’y accorde minimalement une journée complète par semaine. En discutant avec une collègue, nous avons choisi de nous rencontrer toutes les semaines et d’écrire seules-ensemble et depuis, systématiquement, le jeudi, nous écrivons en choeur. C’est donc un rendez-vous INTOUCHABLE avec ma collègue, mais surtout avec ma thèse. (2) Le rendez-vous de rédaction Avoir deux journées vides dans l'agenda avec la mention rédaction, personnellement, ça m’angoisse! Lorsque je prévois avoir une ou deux journées seule (oh non!), j’envoie un appel à tous quelques jours avant. Un endroit et un moment sont proposés pour une durée minimale de 3h. Les lieux varient : bibliothèque, café, maison ou tout espace calme et propice à la rédaction à plusieurs. (3) L’exil en groupe Dans ces rencontres d’une longue durée, nous sommes avec des gens de notre discipline et les périodes de temps libre ou d’activités plein air prennent souvent des airs de séminaires où chacun peut aborder des aspects plus problématiques de son projet. Cette formule demande un peu plus de préparation (cuisine, transport, hébergement), mais la planification peut s’inspirer de l’horaire type proposé dans les retraites Thèsez-vous?. Et ça fonctionne? Quand je me retrouve avec eux, la thèse est au centre de mes préoccupations. Je ne pense pas à mes autres obligations, ou au temps qui passe trop (ou pas assez!) vite. Je suis entourée de gens qui font la même chose que moi et je ressens un réel sentiment d’avancement collectif. Pour ces périodes de rédaction, je me fixe des objectifs clairs (comme lors des retraites Thèsez-vous?). Souvent, je travaille sur les objectifs les plus difficiles, les gros nœuds, ceux que je ne suis pas arrivée à démêler seule, sans eux. Soyons sincère, si je n’avais pas mes collègues à côté de moi, je serais facilement distraite par les réseaux sociaux, le nouvel épisode de ma série favorite ou par mon oreiller! Mes collègues sont mes guerriers de la procrastination. Ils se reconnaitront, je les remercie. Au fait, demain après-midi, je compte rédiger seule, qui est-ce qui m'accompagne? La nouvelle communauté Thesez-vous? ENSEMBLE permet d’organiser des initiatives de rédaction sous toutes ces formes, joignez-vous à nous et venez rédiger seul.e, ensemble. Billet rédigé par Marie-eve Gadbois, étudiante au doctorat en sciences de l'éducation à l'UQAM et
coordonnatrice des retraites Thèsez-vous?. Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches. Vincent Aymong Étudiant à la maitrise en physique Université de Montréal Retraite de mai 2016 1) En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche?
Mon projet de recherche porte sur le graphène, un matériau constitué d'une seule couche d'épaisseur d'atomes de carbones, arrangés en une structure hexagonale. Malgré cette extrême minceur (0.142 nm), c'est un matériel très robuste, et un excellent conducteur d'électricité. Plusieurs applications lui sont envisagées, notamment en électronique flexible et/ou transparente. Seulement, pour faire de l'électronique avec un matériau, il est nécessaire de contrôler très finement ses propriétés. Notre compréhension du fonctionnement microscopique du graphène est vraiment déficiente à cet égard, relativement au silicium, le matériau au coeur de toute l'électronique moderne. Certains effets optiques que l'on peut observer du graphène que l'on a altéré (soit par l'empilement de deux couches, ou en l'attaquant chimiquement pour y attacher d'autres molécules) étaient, jusqu'à récemment, sans explication. Bruno Rousseau, un théoricien postdoctorant à l'Université de Montréal, a proposé un modèle pour expliquer ces effets. Mes travaux visaient à confirmer (ou infirmer) expérimentalement sa théorie, en vérifiant le comportement des effets optiques qu'il prédit en fonction de l'intensité et de la nature de l'altération du graphène. 2) Pourquoi participer à Thèsez-vous? J'ai beaucoup de difficulté à rester concentré sur une tâche pendant de longues périodes de temps. J'ai aussi une forte tendance à procrastiner. En imposant un horaire précis, et en nous invitant à nous donner des objectifs lors de la retraite, Thèsez-vous inhibe ces mauvaises habitudes chez moi, et me permet d'être beaucoup plus productif qu'en temps normal (environ la moitié de mon mémoire a été écrit lors de ma retraite Thèsez-Vous?). Le tout, dans une ambiance agréable, et même, relaxante, de telle sorte que lorsque je suis rentré chez moi après ma retraite, j'avais non seulement avancé ma rédaction comme jamais, mais en plus, j'avais l'impression de revenir de vacances! 3) Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour un étudiant? En plus de rester concentré sur le travail à faire, je dirais qu'une des plus grosses difficultés des études supérieurs est de conserver sa motivation. Il est facile de se sentir désespéré ou de se demander si tout les efforts qu'on met là dedans valent la peine, de croire que ça mène à rien. Paradoxalement, c'est la rédaction même qui a été mon remède à ce sentiment: En écrivant, je me force à faire le point sur mon travail, à lui trouver un sens, une logique, une valeur. Et à la fin, lorsqu'on voit tout ça, que ce n'est plus de la bouilli qui n'existe que dans notre tête, mais plutôt un écrit structuré, on voit enfin l'étendue de notre labeur, et on réalise toute la valeur qu'il a. Les meilleures idées sont parfois toutes simples... Comme celle de réunir 40 étudiant.e.s dans un lieu reculé pour qu'ils, qu'elles puissent se dédier complètement à la tâche, apprendre les un.e.s des autres et discuter du monde académique. De celui qui existe, mais aussi de celui qui est encore à faire. Un an plus tard, une OBNL de créée, 7 exils réussis, plus de 250 étudiant.e.s rencontré.e.s, de 14 universités, inscrit.e.s dans une cinquantaine de programmes, 2 bourses allouées, 5 concours remportés, 3 émissions de radio et 7 articles décrivant l'initiative. Je suis toujours surprise par l'ampleur qu'a pris le projet, en l'espace de quelques mois, alors que je me voie encore, assise au Café Larue et fils, à me demander s'il s'agit d'une bonne idée... Mais sous cette accumulation de chiffres, se cache quelque chose d'encore mieux. Chaque fois qu'on me demande de raconter l'histoire de Thèsez-vous?, j'ai la chance de pouvoir expliquer en quoi, pour moi, le projet représente une façon de renouer avec ce qu'il y a de plus inspirant dans le monde universitaire. En effet, chacune des retraites devient cette occasion particulière d'échanger avec des personnes passionnées par un sujet précis, complexe, parfois improbable et bien éloigné de mes préoccupations quotidiennes. Ça donne des discussions colorées, des silences solidaires, des regards entendus, un humour un peu trop niché et un regain collectif d'énergie qui fait du bien. Et j'ai alors l'impression d'appartenir à une communauté qui me ressemble. Avec laquelle je veux réfléchir le monde. Après un an, j'ai la conviction que nous avons plus que jamais besoin de ces espaces communs, pour être "seul-ensemble", pour être à "plusieurs devant nos hypothèses personnelles", et plus encore, pour être en dialogue interdisciplinaire, interuniversitaire, dans la douceur de l'informel, de son aspect sécuritaire et non-compétitif. Au-delà de la rédaction, les retraites permettent de répondre à ce besoin. Il nous reste maintenant à en tirer un maximum et à multiplier les initiatives complémentaires. La prochaine année s'annonce donc chargée pour l'équipe derrière Thèsez-vous?. Douze retraites prévues à partir de septembre 2016, un CA qui va s'éclater davantage, une tournée et des antennes à travers la province, une #BiblioThèse interactive, une communauté en ligne pour favoriser l'émergence de retraites locales, par et pour les étudiant.e.s d'ici et d'ailleurs, et d'autres surprises, collaborations, dans l'idée de concevoir des expériences accessibles et riches en apprentissage, en partage, en possible. Et je souhaite très fort que vous soyez de la partie! D'ici là, une petite pause estivale se dessine. Mais pas avant d'avoir célébrer cette première année en bonne et due forme! Joignez-vous à toute l'équipe, pour un 5 à 7 tout simple (10 juillet, au AlexandraPlatz), une occasion de se donner une tape dans le dos, se féliciter et rigoler, avant de se lancer dans un été qui, dans mon cas, sera ponctué de rédaction ;) Merci encore une fois à l'Acfas, à PME-Mtl et à la FAECUM pour le financement alloué, dès nos débuts, alors que plusieurs n'y croyaient pas. Billet rédigé par Sara Mathieu-C., Co-fondatrice de Thèsez-vous? .
Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches Marie-Claude Jacques Étudiante au doctorat en Sciences cliniques, spécialisation en sciences infirmières Université de Sherbrooke Retraite de mars 2016 1)En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche?
Je m’intéresse à l’adaptation des personnes vivant avec la schizophrénie. Lors de ma maitrise, j'ai remarqué que les personnes vivant avec la schizophrénie qui avaient un soutien important de leur famille voyaient se multiplier leurs chances de réussir à se rétablir. Au contraire, de celles qui étaient en situation d’itinérance ou d’instabilité résidentielle, pour qui chaque journée se déroulait plutôt en mode survie. Ceci compromet de façon importantes leurs chances de se rétablir à leur plein potentiel. Or, puisqu'elles présentent un cheminement instable, des problèmes psychosociaux et de consommation de drogues importants, ces personnes sont rarement rejointes par la recherche. J’ai donc décidé de leur consacrer mon projet de doctorat. Il est souhaité que cette recherche serve de porte-voix aux personnes vivant avec la schizophrénie et qui ont peu de soutien social, afin que soient leur expérience et leur cheminement soient mieux compris. Ma thèse présente donc une recherche sur le processus d’adaptation des personnes vivant avec la schizophrénie et dont le soutien social est limité. 2)Pourquoi participer à Thèsez-vous? D’abord afin de pouvoir m’offrir le luxe de n’avoir rien d’autre à faire et à penser que la rédaction de ma thèse. Avec deux enfants à la maison et un poste de professeur chargé d’enseignement à temps plein, c’est très difficile de me libérer complètement pour l’écriture. Les retraites Thésez-vous offrent une opportunité d’avancer ma rédaction que je ne saurais créer autrement. Les horaires de rédactions son bien planifiés et entrecoupées d’autres activités qui favorisent de saines habitudes: manger à des heures régulièresde la nourriture santé, faire un peu d’exercice et apprendre par des ateliers forts pertinents. Je trouve aussi que la retraite Thésez-vous permet de briser l’isolement en temps de rédaction. De pouvoir partager nos expériences et constater que nous vivons à peu près tous les mêmes angoisses apporte beaucoup de soulagement! 3)Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour une étudiante? Ça aura l’air galvaudé comme défi, mais je dirais apprendre à dire non. C’est un conseil que j’ai maintes fois reçu, et c’est seulement dans la dernière année que j’ai compris ce que cela voulait vraiment dire. Je croyais, auparavant que je disais non assez souvent. Mais je sais maintenant que si la thèse c’est pas en priorité numéro 1, c’est très difficile de pouvoir y consacrer suffisamment de temps afin d’enfin la terminer! Il faut accepter qu’on va décevoir des gens et que certaines choses ou opportunités vont nous échapper. Entre décevoir quelques personnes, manquer quelques projets ou ne jamais terminer votre thèse, que préféreriez-vous? Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches. 1)En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche? La mise en valeur du sperme et des ovules est souvent accompagnée de leur rematérialisation dans l’imaginaire social. En m’intéressant à l’industrie du don de gamètes ainsi qu’à ses critères de sélection et de présentation des donneurs et des donneuses, je cherche à comprendre comment elle marchandise les substances reproductives en reconstituant leur pourvoyeur ou pourvoyeuse sur la base de traits génétiques idéalisés. Plus précisément, je souhaite réfléchir sur la manière avec laquelle la sélection génétique opérée en clinique de reproduction nous révèle des schémas sociaux qui interviennent dans la dimension identitaire du corps. 2)Pourquoi participer à Thèsez-vous? Pour l’environnement de travail : parce que tout ce qui est extérieur à la rédaction est pris en charge par quelqu’un d’autre que nous ; on peut se concentrer à rester « focus » sans avoir de bonnes raisons à portée de main pour décrocher. Pour le soutien : parce qu’on y rencontre plein de gens qui font face aux mêmes enjeux que nous et qu’on peut en parler sans arrêt pendant près de trois jours complets sans se sentir lourds. Pour le sentiment d’accomplissement : parce qu’on ne sait pas pourquoi, ni comment c’est possible (sur le coup, ca semble être par magie), mais on finit par être vraiment plus efficace qu’on pensait l’être et à reconnecter avec le sentiment d’avoir « réussi », « accompli » quelque chose. 3)Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour une étudiante? Le plus gros défi, c’est nous-mêmes. Parce que la rédaction scientifique, c’est pratiquer l’art de la pleine maitrise de son mental afin de rester indulgent envers soi-même tout en s’assurant de maintenir un niveau d’efficacité élevé. C’est s’auto « jedi-mind-trick-er » à tous les jours et toutes les heures afin de s’imposer de performer tout en faisant le deuil de l’objectif que l’on [ré]vise : la perfection. Pour en savoir davantage sur le projet de maitrise d'Élodie Bouchard: - Article publié dans le Quartier libre (avril 2016) - Vidéo finaliste au concours "J'ai une histoire à raconté" CRSH (édition 2016) Thèsez-vous?, c'est une expérience de rédaction partagée avec des étudiant.e.s issu.e.s d'une diversité de disciplines et d'universités à travers le Québec. C'est donc un plaisir de vous présenter, ici et là, des portraits des étudiant.e.s qui se joignent à nous lors d'une retraite, dans l'idée de mettre en valeur leur implication et leurs recherches 1)En quelques mots, sur quoi porte votre projet de recherche? Aménagiste de formation, mon projet de recherche co-dirigé par François Racine, professeur à l’UQAM et par Claire Poitras, professeure et directrice de l’INRS-UCS, porte sur le processus entourant la requalification des églises catholiques montréalaises. En cela, le projet vise à explorer trois dimensions (architecturale, typo-morphologique et participative) pour tenter de comprendre le processus de requalification dans le contexte urbain montréalais. Ce projet de recherche se réalise par une analyse de l’église comme objet architectural, de l’église comme élément structurant de l’espace urbain et enfin, de l’église en relation avec les acteurs sociaux associés au processus de requalification. 2)Pourquoi participer à Thèsez-vous? Cette retraite est une occasion de rencontrer des gens qui partagent le même univers que vous et les mêmes défis. Je souhaitais trouver un cadre stimulant où je pouvais apprendre sur les meilleures techniques rédactionnelles tout en profitant d’un environnement apaisant. De plus, je pense que ce genre de retraite permet des échanges informels entre les participants qui ajoutent à l’expérience de partage, ce qui est bénéfique pour moi. 3)Selon vous, quel est le plus gros défi de la rédaction académique pour une étudiante? Pour moi, le plus gros défi est de limiter mes objectifs de manière réaliste. J’ai tendance à adopter une attitude d’acharnement et je constate que cela n’est pas positif dans mon quotidien. Les études supérieures sont exigeantes, mais il est important d’être respectueux de ses propres limites pour pouvoir être bien, et ce, tout au long de son parcours. Je pense qu’à l’issue de cette retraite et après plusieurs discussions avec d’autres participant(e)s, j’ai appris à mieux cerner mes limites pour être davantage productif. Benevolus, l’origine latine du mot bénévolat, signifie « bonne volonté ». Une étymologie qui met en valeur l’altruisme dont font preuve les personnes qui décident de s’impliquer socialement au fil de leur parcours scolaire, sans l’ombre d’une rétribution monétaire. Aux études supérieures, il est toutefois légitime de se demander si cette bonne volonté suffit à justifier des heures de bénévolat, alors que l’agenda déborde de cours, de conférences, de lectures, de blocs de rédaction et, peut-être, de retraites Thèsez-vous? (!). Force est de reconnaitre que cette activité paraprofessionnelle peut s’avérer une riche source de motivation, de ressources et d’apprentissage. Malheureusement, il est non seulement difficile de trouver du temps pour s’impliquer, mais il peut s’avérer ardu de trouver où, quand et comment le faire... Malgré les obstacles, voici 4 raisons qui poussent à faire une petite place à l’implication sociale dans son horaire auxquelles nous avons réfléchis à la lumière des expériences issues de Thèsez-vous? et de Simplyk, deux jeunes OBNL menées par des étudiant.e.s.
Si le fait de trouver le temps de s'engager représente un défi, il faut garder en tête les diverses conséquences positives, et parfois inattendues, que le bénévolat peut entrainer. Cela peut devenir une occasion de décompresser, de se couper momentanément des tâches académiques, tout en se rendant utile! Il s’agit aussi d’une façon toute indiquée de rester connecté aux préoccupations du « terrain », desquelles on peut rapidement s’éloigner lorsque l’on entre dans les hautes sphères universitaires... Bref, avec un peu de « bonne volonté », on peut garder les pieds sur terre et offrir quelques heures, ici et là! Billet corédigé par François De Kerret, cofondateur de Simplyk et l'équipe de Thèsez-vous?.
Découvrez la plateforme de Simplyk par ici: www.simplyk.io C’est un fait, la présence en ligne des chercheur-e-s s’impose de plus en plus comme un enjeu professionnel. Les supports sont multiples : réseaux sociaux (Twitter, Facebook, etc.), plateforme spécialisées (Academia, Research Gate, etc.) ou pages personnelles sur les sites d’université. Dans ce paysage diversifié, quelle peut être l’intérêt d’un blogue de recherche ? Gabriel Girard, sociologue de la santé, anime un blogue autour de ses recherches depuis près de 4 ans. Il est intervenu à ce sujet lors de la retraite Thèsez-vous ? et nous apporte ici quelques éclairages issus de son expérience. Trouver sa place Avant de lancer un blogue, il y a quelques questions clés à se poser ! La première question serait sans doute : qu’est-ce que j’ai à dire/à partager ? S’agit-il de rendre compte de ses activités (conférences, articles) ? De garder le lien avec son terrain d’enquête ? Ou proposer des éclairages scientifiques sur l’actualité d’un domaine ? Ou les trois à la fois ? En terme de thématique, il est souvent recommandé de faire des choix, pour éviter un blogue trop éclectique qui peut avoir un effet repoussoir pour les lecteurs ! L’opportunité de se lancer dépend évidemment du moment dans son parcours académique : au début de la thèse on peut se sentir moins légitime ; à d’autres moments, on est tout simplement trop pris dans l’analyse des données pour communiquer publiquement sur son blogue ! Pour ma part, j’ai lancé mon blogue au début du post-doc : c’est le moment où je me sentais le plus le besoin de partager tout ce que j’avais accumulé dans la thèse. On doit ensuite penser à son lectorat potentiel. Cela détermine en effet le style d’écriture, et le niveau de « vulgarisation » souhaitable. Le lectorat visé influence aussi le choix de la forme des textes : articles, compte-rendu de conférence, billets d’humeur ou vidéos, par exemple ! La rédaction d’un blogue de recherche pose également la question de la fréquence des publications. Trop de publications dès le départ, et on risque de lasser ses lecteurs… et surtout d’épuiser le rédacteur ! À l’inverse, un blogue non mis à jour depuis un an ne renvoie rien de dynamique. Dans ce domaine, il faut privilégier la régularité : un article/billet par mois, ou aux 15 jours (cela dépend de chacun). L’essentiel est de trouver son rythme ! Lancer un blogue peut aussi être l’occasion de s’interroger sur les collaborations possibles: par exemple un blogue collectif permet de maintenir un bon rythme de publication, mais aussi de se faire relire et de construire des liens intellectuels. Assieds-toi et écris… ton billet de blogue ! Les blogues de recherches et les réseaux sociaux souffrent d’un préjugé répandu dans le monde académique : ils seraient, avant tout, des prétextes à la procrastination. Je vais essayer de vous montrer qu’on peut envisager les choses autrement ! D’abord, l’animation d’un blogue de recherche de recherche est (aussi) à considérer comme un exercice d’écriture scientifique. Comme pour tout autre texte ou article, il est donc souhaitable de se donner des objectifs réalistes et compatibles avec le reste de son agenda. À l’usage, on apprend vite à évaluer combien de temps prend la rédaction d’un billet, et on peut positionner ce travail dans son emploi du temps déjà chargé. Trouver la bonne fréquence des publications prend ici tout son sens : viser deux billets par semaine peut devenir vite très contraignant et décourageant ! Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, la présence sur les réseaux sociaux peut aussi être une source d’inspiration ! Lire un tweet peut donner une idée de billet de blogue, qui peut à son tour nourrir l’écriture d’un article scientifique : le blogue peut ainsi participer d’un processus d’écriture dynamique. L’écriture de blogue permet aussi d’être plus créatif, et d’échapper aux contraintes strictes de l’écriture académique. Cela ne signifie pas qu’on peut écrire n’importe quoi ! Mais on peut, par exemple, laisser libre cours à des intuitions, à des réflexions encore peu élaborées, ou proposer d’autres supports (photos, vidéos). Dans tous les cas, le blogue est une bonne manière de tester des idées nouvelles ! Le blogue comme outil professionnel Excellent exercice d’écriture en soi, le blogue est aussi un très bon outil de professionnalisation ! Sur le volet du transfert de connaissance, ouvrir un blogue permet de rester en contact avec son terrain. Les participants de l’enquête peuvent par exemple y suivre les développements de la recherche, être informés des conférences à venir ou des publications. L’écriture de blogue participe aussi d’un travail de transparence, en montrant ce qu’on peut faire avec des données de recherche. S’il y a une section commentaires sous les articles, cela permet de recueillir les avis des lecteurs, et d’avoir ainsi un feedback sur certaines analyses. Le blogue peut également servir comme un outil d’intervention sur des sujets d’actualité, en réagissant à une nouvelle ou à un article de presse sur un sujet d’intérêt. Une manière intéressante de contribuer au dialogue entre science et société ! Pour ma part, j’ai reçu plusieurs sollicitations de journalistes à travers mon blogue. Pour terminer, l’animation d’un blogue est un bon moyen de se faire connaître professionnellement, auprès de ses collègues chercheurs, mais aussi auprès d’autres acteurs très divers. C’est un peu comme un « super CV », d’où l’importance de soigner l’apparence, le style et l’orthographe ! Vous l’aurez compris, l’écriture d’un blogue s’inscrit très bien dans une activité de recherche ! Les possibilités de collaborations sont multiples et c’est un vrai « plus » en terme de professionnalisation. Reste que se lancer peut être un peu stressant. Prendre le temps de consulter les nombreux exemples en ligne permet de mieux se situer et de dédramatiser l’exercice ! Ce billet est rédigé par Gabriel Girard, blogueur invité.. Du 8 au 10 décembre, nous étions 40 candidat.e.s à la maitrise et au doctorat, réuni.e.s au chaleureux Couvent Val Morin dans le cadre de Thèsez-vous?. Cette 2e édition a rassemblé des étudiant.e.s de six universités à travers le Québec, sans compter un thésard venu directement de Paris pour se joindre à nous! De la politique du Nicaragua à l'intimidation dans le sport, en passant par l'utilisation de l'humour en entreprise, les objets de recherche étaient aussi variés que passionnants. Une fois de plus, Thèsez-vous? fut l'occasion de constater la qualité et la pertinence des projets menés par les chercheur.e.s de demain. Les discussions parsemées au fil d'une telle retraite, notamment lors des repas et des moments de ressourcement, sont synonymes de découvertes et de solidarité. Le silence est éloquent lors de la rédaction, mais les moments de partage sont bruyants, alors qu'on y entend parler d'obstacles et de défis, de pistes de solution et de ressources propres à l'écriture scientifique. Il semble que ce soit 'une conséquence inévitable des retraites Thèsez-vous?, ce sentiment d'appartenir à un groupe qui nous ressemble, malgré les cloisons institutionnelles et les barrières disciplinaires. C'est rassurant! Il faut également souligner la contribution de nos précieux collaborateurs, collaboratrices. Noémie Turcotte nous a offert des séances matinales de yoga stimulantes, alors que les visites de Gabriel Girard, Mirela Moldoveanu et Geneviève Belleville ont permis de discuter de certaines facettes de la rédaction académique: de la rédaction d'un blogue à la terrible procrastination. Nous avons déjà hâte à la prochaine retraite, dont les dates seront annoncées sous peu sur notre site Internet, sur Facebook et via notre infolettre. D'ici là, des réflexions et des ressources seront partagées avec la Communauté Thèsez-vous? sur ce blogue. Restez connecté.e.s pour suivre l'évolution du projet et n'hésitez pas à nous contacter pour contribuer à la discussion et pour partager vos ressources avec d'autres étudiant.e.s qui font face aux mêmes défis de rédaction! Billet rédigé par Sara Mathieu-C., Co-fondatrice de Thèsez-vous? Candidate au doctorat en psychopédagogie à l'Université de Montréal |
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