Devoir travailler en vacances? Même si on sait qu’il est nécessaire de prendre des congés exempts de rédaction, parfois, on n’a juste pas le choix. Pour ma part, ça m'est arrivé il y a un an et demi. J’avais planifié un séjour à New York avec ma sœur pour aller voir des comédies musicales. La date limite d’un contrat tombait en même temps et malgré mes efforts, je n’avais pas réussi à terminer mon travail avant de partir. J’ai donc dû apporter mon ordinateur en vacances, et terminer mes tâches pendant mon séjour. Plusieurs ami.es et collègues m’ont affirmé avoir fait la même chose. Pour Maude, dont le dépôt de la thèse était imminent, c’était sur les routes du Québec qu'elle a rédigé, alors qu’elle était en road trip avec sa copine. Pour Sara, c’était en voyage à l’étranger alors qu’elle passait du temps dans sa belle-famille. Eugénie, elle, a traîné son ordinateur dans son backpack, alors qu’elle arpentait l’Europe après un échange étudiant: la date limite donnée par son directeur approchait trop vite pour qu'elle passe un mois sans rédiger. Les exigences du monde académique, les délais serrés, les imprévus et l’imminence d’un dépôt sont certaines des raisons pour lesquelles plusieurs étudiant.es doivent travailler pendant les vacances, ou du moins, pendant une partie importante de celles-ci. Mais si les contraintes peuvent en être la source, la liberté d’horaire et la nature du travail académique peuvent être, d'un autre côté, propices à bouger, à s’exiler, à rédiger ailleurs ou sur la route. Ainsi, travailler en vacances peut devenir une belle opportunité pour changer d’air, découvrir de nouveaux coins et même, qui sait, rédiger mieux? Pour vous inspirer à rédiger ailleurs et autrement, voici des témoignages et des idées pour travailler de manière productive (et sans trop de stress!) en vacances. Des bienfaits de la rédaction nomade Quand j’ai parlé à des amies et des collègues du sujet de mon article, la plupart m’ont témoigné leur enthousiasme pour la pratique de la rédaction « nomade », et m’ont aussitôt partagé leur expérience. Il s’avère que, avec un peu d’organisation, elles en ont tiré beaucoup de positif! Pour Myriam, travailler en nature ou loin de chez elle rend définitivement le travail plus agréable. Elle dit même arriver à se sentir en vacances, malgré la charge de travail, et revient chez elle particulièrement reposée. Pour Julie, rédiger en vacances lui permet de mieux travailler et d'être plus concentrée. Le fait d’être dans un autre environnement lui amène structure et concentration. Pour Sara, qui a rédigé un peu partout - incluant le fin fond de la forêt, le cœur de Londres, la campagne française et même Las Vegas - le fait de vouloir visiter les endroits où elle se trouve est une grande motivation à être disciplinée. En effet, en travaillant efficacement pendant une partie de la journée, elle a le loisir d’aller se promener par la suite, et de vraiment en profiter. Un avantage majeur, selon Sara, c’est que la distance physique et, parfois, le décalage horaire, aident à refuser des sollicitations personnelles ou professionnelles qui auraient pu entrer en conflit avec la rédaction, ce qui fait écho au principe entourant les retraites Thèsez-vous. Il est souvent plus facile de dire non et de prendre rendez-vous avec son mémoire ou sa thèse lorsque nous sommes loin et hors de notre routine quotidienne. Rédiger, mais pas toute la journée Ce qui revient le plus dans le propos des personnes avec qui j'ai discuté, c'est l'importance de bien organiser son horaire. En effet, travailler en vacances peut facilement devenir chaotique et stressant si on ne prend pas la peine de se demander quand et comment on veut travailler. Une bonne idée, selon Sara et Maude, c'est de bien définir les frontières des périodes de travail et repos, afin d'être productif.ves, mais aussi de pouvoir profiter, sans culpabilité, des endroits visités. Les deux m'ont parlé d'un horaire de travail le matin, puis d'activités l'après-midi. Et pas touche aux week-ends, pour être présent.es pour les gens qui les entourent! Eugénie, quant à elle, prône la flexibilité, malgré l'importance de la discipline. Pour elle, tout est une question de météo. S'il fait beau le matin et que de la pluie se fait attendre en après-midi, elle inverse ses périodes de rédaction. Dans tous les cas, il est pertinent de questionner nos rythmes naturels, à savoir si nous sommes plus productif.ves le matin ou le soir. Il peut aussi être intéressant de planifier la rédaction pendant les moments où il y a moins de risques d'être sollicité.es (par les membres de votre famille qui vous proposent des activités, par l'envie d'aller jouer dehors, etc.). Pour ma part, à New York, j'ai profité du matin très tôt pour avancer mes dernières tâches de contrat. Alors que l'auberge au complet dormait encore, je suis descendue dans la salle à manger, vide à cette heure, pour travailler. Après deux heures de travail intense de 6h à 8h, j'étais prête à profiter de ma journée avec ma soeur (qui ne s'est même pas rendue compte que je m'étais éclipsée!). Ce qui fait le pont avec un deuxième élément important. Se mettre à l'abri des distractions
« Les gens qui amènent leur portable sur la plage me font toujours pitié : soit vous décidez de travailler et vous le faites dans un milieu propice (climatisé et à l’abri des distractions), soit vous profitez de vos vacances. Travaillez ou profitez, mais ne profitez pas de vos vacances pour travailler. Délimitez clairement vos périodes de rédaction et ne les laissez pas déteindre sur vos périodes d’arrêt, de relaxation, de ressourcement. » (La grande sagesse de Geneviève Belleville, dans son ouvrage Assieds-toi et écris ta thèse, p. 14). Pour éviter de travailler au milieu de votre famille qui est beaucoup trop en mode vacances, ou côte à côte avec votre chum ou blonde qui prend son café sur la terrasse en vous parlant toutes les deux minutes, le choix du lieu de rédaction est crucial à un travail efficace et sans distractions. Une pièce fermée, un endroit éloigné, un café tranquille, tant qu'il est possible de vous mettre au travail quelques heures de manière productive. Pour Maude, alors que la route et les journées de repos alternaient au fil de son road trip, les cafés ou les bibliothèques municipales et universitaires des villes qu'elle visitait étaient des endroits idéals pour travailler. Pour Eugénie, les auberges de jeunesse vides lui permettaient d'avancer significativement son travail sans être dérangée - en plus de bénéficier des recommandations privilégiées des employé.es pour des cafés fantastiques à proximité. Éliminer les distractions peut être encore plus difficile en vacances! Cela dit, fermez la porte, bloquez vos notifications, cachez votre téléphone, fermez les rideaux de la fenêtre qui porte sur la plage où s'amusent les baigneurs... et informez vos proches que vous ne serez pas disponible pendant cette période. Ce qui nous amène au dernier point. Une fois le travail terminé, allez profiter de vos vacances! Vous venez de travailler une, deux heures ou un avant-midi, de manière concentrée? Il est temps de fermer votre ordinateur et d'aller profiter de la nature, de la ville ou des gens avec qui vous voyagez! Et surtout, n'oubliez pas de vous garder des journées où vous ne travaillerez pas, afin de pouvoir faire le plein d'énergie. Cela est essentiel, selon Sara, à la poursuite des objectifs de rédaction ainsi qu'au soutien de la motivation. Maude le dit franchement: il y aura forcément des journées où vos plans tomberont à l'eau. Il ne faut pas trop s'en faire. On peut en profiter pour évaluer rapidement les circonstances qui sont à la source de l'abandon, et tenter de pallier ces éléments pour la prochaine période de rédaction. Rédiger sur la route nécessite ainsi une bonne dose de flexibilité et d'organisation. Mais ne laissez pas des détails vous empêcher d'essayer! Dans votre valise pour vos prochaines vacances, pourquoi ne pas apporter votre maillot de bain, votre crème solaire et... votre ordinateur? Qui sait quels spots de rêve vous trouverez pour rédiger! (Pour ma part, je m'en vais de ce pas préparer mon sac pour un séjour de rédaction en Abitibi chez ma mère... ! Bye là!). Billet rédigé par Marion Gingras-Gagné
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